Samedi 12 janvier 2019.
Ce matin, nous partons en sleeping bus… de jour! 5h de route nous attendent. C’est la première fois, durant notre long voyage, que nous utilisons ce moyen de transport, un des derniers qui manquait à notre, déjà, longue liste. Le sleeping bus est un bus couchette. Avec seulement 28 places, enfin, couchettes, sur 3 rangées de large et 2 étages. Les couchettes ne sont pas totalement horizontales mais suffisamment confortables pour faire un peu de route et même piquer un somme.
Nous arrivons sur les coups de 15h à Mui Ne, petite station balnéaire réputée pour le kite surf. Il fait beau, pas trop chaud, il y a du vent, normal pour un spot de kite. Notre Guesthouse est un peu excentrée, mais nous avons de chouettes petits bungalows en dur au bord de la piscine et de la mer. Ici, pas de plage, la ville n’est pas réputée pour ses plages quasi inexistantes, le littoral ayant entièrement été rongé par les constructions. Au mieux, à marée basse, il y a 2 mètres de plage. Mais de toute façon, l’eau, n’est pas propre, pas chaude et il y a de grosses vagues. C’est pour autre chose que nous sommes venus ici: les dunes! Il y en a 2 sortes ici, des rouges, des blanches-jaunes.
Une fois installés, nous partons directement dans la direction des dunes rouges pour le coucher du soleil.
Alors dans la réalité, ces fameuses dunes, les red sand dunes, sont plus orangées que rouges, mais leur couleur est de toute beauté. Il y a toujours du vent, le sable est fin et collant. Nous en avons rapidement partout.
Nous grimpons au sommet pour essayer d’avoir un meilleur point de vue, c’est dur, on s’enfonce beaucoup dans le sable, mais les nuages en décident autrement, le soleil se cache derrière eux.
Nous évitons également les nombreux loueurs de luge, des plaques en plastique, qui servent à dévaler les dunes. En observant les touristes qui se laissent tenter, on constate que ça n’a pas l’air évident, ni très grisant. La glissade, si elle est réussie, ne dépasse pas les 20 mètres. Les enfants sont tous fous et ravis de s’amuser dans le sable. Ils se jettent dans le sable et dévalent les dunes avec délectation. Ils sont rapidement intégralement recouvert de sable, c’est notre chauffeur qui sera content… L’enfilade de dunes ne donne plus la sensation d’être au Vietnam, mais dans un désert. C’est vraiment beau. On rentre ensuite rapidement pour prendre une douche et nous délester des kilos de sables accumulés dans les cheveux et les habits.
Pour manger, le choix est dur, il y a des centaines de restaurants le long de la route côtière. On en repère un sur internet et on y va en taxi, surprise en arrivant, il s’agit en fait d’un food court avec une vingtaine de stands différents. Nous fuyons généralement les food court en Asie, c’est souvent insipide. Mais ici, le choix est varié et avec des plats pas uniquement asiatiques. C’est en fait un repère de surfeurs et kite surfeurs. L’ambiance est excellente, il y a un large choix de bières à la pression, dont des IPA locales, et notamment la moins chère depuis le début du voyage, 0,45€ les 33cl! Je me lance avec des ribs au BBQ dans un stand portugais, un délice. Marie et mes parents restent sur de l’asiatique avec des woks.
J’aurais l’occasion de le tester aussi car nous allons au final faire tous nos repas ici! Nous constatons également que le lieu n’ai quasiment fréquenté que par des russes. Flo, qui est reparti la veille de Mui Ne, nous expliquera plus tard qu’il existe un vol direct depuis la Russie. Et effectivement, nous ne croiserons presque que des russes et des coréens dans cette ville, les menus des restaurants, les pancartes et les noms des hôtels sont tous traduits dans ces deux langues. Nous sommes même tombés sur une épicerie, tenue par une vietnamienne ne parlant pas un mot d’anglais mais pratiquant le russe!
Dimanche 13 janvier 2019.
Ce matin, après un bon petit-déjeuner, nous partons en Jeep. Nous faisons un premier arrêt dans un village de pêcheurs. Depuis la plage on peut admirer des centaines de bateaux colorés amarrés dans la baie, et aussi les fameux basket boats vietnamiens. Des barques en osier toutes rondes, des demies sphères. Je me demande bien comment on peut contrôler ça.
Sur la plage, les femmes tris les coquillages et crustacés pêchés dans la nuit. Il y a de tout et de toutes les tailles, coques, coquillages bizarres, crevettes, écrevisses, calamars, crabes, poissons et même des homards gigantesques (sans pinces). La plage et jonchée de coquilles vides qui craquent sous nos pas.
Nous reprenons la route pour une trentaine de kilomètres, toujours en jeep. On longe toute la côte et pouvons apercevoir les surfeurs et les kite surfeurs s’en donner à cœur joie. Notre chauffeur est un excité du klaxon et ne passe pas une minute dans qu’il n’utilise le sien.
Nous arrivons maintenant aux dunes blanches, les white sand dunes, qui, elles, sont blanches/jaunes et encore plus hautes que les rouges de la veille. Le contraste entre le ciel bleu et les dunes est splendide. Par contre, pour monter, on a le choix entre monter à pied, monter sur un quad ou prendre un 4×4, nous choisissons ce dernier.
Il fonce vers le sommet à toute allure en glissant dans les virages. Je me dis que ça doit être comme le Dakar. Au sommet, le vent souffle fort, nous serons encore plus plein de sable que la veille.
Et les enfants encore une fois sautent dans les pentes abruptes et glissent dans le sable. Après un second arrêt au bord d’un lac nous repartons vers Mui Ne pour notre derrière destination de la matinée: le fairy stream.
Le fairy stream, c’est une succession de petites sources qui se rejoignent dans un petit cours d’eau que nous remontons les pieds nus dans l’eau. Nous avons de l’eau jusqu’aux chevilles et c’est très agréable avec le soleil qui tape si fort. Tout le long de cette belle promenade, le ruisseau est surmonté de magnifique formations rocheuses, les cheminées de fees, aux couleurs éclatantes.
Après un bon repas et des bonnes bières, après-midi relax à la Guesthouse. Le soir venu, nous allons assister à un magnifique coucher de soleil. Décidément, les couchers de soleil, je ne m’en lasse pas!
Lundi 14 décembre 2019.
Aujourd’hui, on ne fait rien, journée off, si ce n’est patauger dans la piscine. Juliette fera de l’école et on se reposera beaucoup. Nous avons fait le tour de la ville et nous partons ce soir avec le train de nuit. Cela promet une belle aventure, et ce n’est rien de le dire!
Notre train part à 18h39. Mauvaise surprise, on a pas fait attention et nous héritons du plus vieux train qui parcours le trajet Ho Chi Minh – Hanoï. Mais surtout, nos couchettes sont des « hard sleepers », comprendre couchettes dures, voir très dures, à 6 dans un compartiment. Marie, les enfants et moi dans un, et mes parents dans un autre. Nous avons même les places les moins confortables, à savoir, les 4 du hauts (il y’a 3 couchettes superposées de chaque côté du compartiment), sur lesquelles il est impossible de s’asseoir. Une fois qu’on monte dedans, il faut se coucher.
On a à peine de la place pour tous nos bagages, que l’on dépose vite fait et nous prenons la direction du « wagon restaurant ».
Pour y arriver, nous traversons tout le train et les wagons des soft seats, et des hard seats, la 3e classe. En 3e classe, les sièges sont en bois, les gens dorment par terre, il n’y a pas de clim, c’est très… typique!
Dans le fameux wagon restaurant, il n’y a que les contrôleurs. Pas grand chose à manger, à part des œufs de canard, vous savez, ceux avec le poussin dedans!
Heureusement, nous avions acheté des nouilles instantanées avant de partir. Nous allons enchaîner quelques bières pour ne pas retourner dans nos cabines trop tôt. Mais on ne tiendra pas au delà de 22h, il n’y avait vraiment rien à faire.
De retour dans les wagons, l’aventure commence. Nous constatons rapidement que nous ne pouvons pas laisser les enfants dormirent seuls. Ils ont la fâcheuse tendance à rouler dans le lit, et ici, la chute serait forcément douloureuse. Marie prendra Juliette avec elle et moi, Thomas. Oui, mais voilà, la couchette fait 50cm de large, au secours. On s’installe tant bien que mal. C’est très inconfortable. Mais le pire est à venir, lorsque la climatisation va s’allumer.
Encore une clim de la mort! Impossible de la couper, ni de la régler. Elle nous crache son air glacial directement au visage. On se blotti alors sous les couvertures. Si Juliette s’endort assez rapidement, Thomas mettra beaucoup plus de temps. Mais de toute façon, Marie et moi n’arriverons quasiment pas à fermer les yeux de la nuit. Nous sommes frigorifiés. Marie sortira même sa couverture de survie pendant la nuit, il faisait moins de 15 degrés. J’ai du m’assoupir 3h en tout et pour tout pendant la nuit. Car en plus du manque de confort et du froid, nos compagnons de compartiments vont changer plusieurs fois pendant la nuit au grès des arrêts du train.
À 6h, nous ne sommes plus que 4 dans le compartiment, j’en profite pour sortir et installer Thomas, qui dort encore, tout en bas. Nous devons arriver à 9h30.
Je passerai le reste du voyage à regarder défiler le paysage et constater qu’il fait bien gris. A force de m’ennuyer, je m’intéresse au wagon et trouve le système de clim! La serrure qui ferme le placard est cassée et je trouve comment la couper! Enfin! Ça fait du bien. Mais à chaque fois qu’un contrôleur passe, il la rallume. Et moi, j’attend son départ, et la recoupe.
Nous arrivons enfin! Nous sommes à Da Nang, il nous faut encore faire une heure de route pour rejoindre Hoi An. On pose nos bagages et on repart directement manger, on a tous très faim, les nouilles de la veille ne tiennent pas trop au corps…
Nous rentrons ensuite directement à l’hôtel pour dormir, la sieste sera salvatrice. C’est Tour du monde – Mgx et Flo qui viendront nous réveiller. Et oui, encore eux, ils nous avaient dit du bien de leur hôtel, alors on les a suivi. Décidément on ne se quitte plus!
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