Hoi An et Hue – Le centre Vietnam

Mardi 15 décembre 2019.

On reprends là ou on s’était arrêté. Nous sommes à Hoi An et c’est en milieu d’après-midi que Tour du monde – Mgx et Flo  sont venus nous réveiller. La ville d’Hoi An est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le port de la ville avait une importance toute particulière dans le commerce de la soie, notamment pendant la période coloniale. La ville est également caractérisée par ses maisons cossues toutes habillées de jaunes. Différentes influences architecturales sont présentes, françaises, chinoises et japonaises.

Cette petite sieste nous a fait plus que du bien. Mais un point me chiffonne, je trouve qu’il fait très humide dans la chambre depuis notre arrivée, pareil dehors. Les températures ont sérieusement chutées également. Bizarre…

Pour cette première soirée, nous nous laissons guider par Flo et Margaux, qui sont là depuis la veille et connaissent déjà un peu la ville. On va prendre l’apéro dans le bar qui propose la meilleure Happy Hour. Celui ci propose une belle vue sur le canal en contrebas. On en profite pour se raconter nos aventures respectives depuis 10 jours qu’on s’est quitté.

Après 4 bières, on a tous faim, direction le restaurant. Comme d’habitude, orgie de plats locaux. Margaux nous a trouvé une bonne adresse, héritée de ses parents, en voyage ici l’an dernier. C’est le ventre bien tendu que nous rentrons maintenant tous à l’hôtel, en flânant encore un peu dans la vieille ville illuminée de milliers de guirlandes et lanternes multicolores.

Mercredi 16 janvier 2019.

Ce matin, Marie se réveille tôt. Elle, mon père, Margaux et Flo, partent pour un cours de cuisine. De mon côté, je fais la grasse matinée avec les enfants et on restera à l’hôtel toute la matinée avec ma mère. De toute façon, il fait froid, et il pleut comme vache qui pisse. Cette pluie ne va plus nous quitter jusqu’à notre départ de la ville. Je laisse maintenant la parole à Marie pour qu’elle nous raconte sa matinée cuisine:

« Aujourd’hui nous séparons le groupe, pendant que Guillaume et Isabelle restent avec les petits à l’hôtel pour profiter de… la pluie! Patrick, Flo, Margaux et moi (Marie) partons faire un cours de cuisine! Il est 8 heures lorsque notre guide « Ni » vient nous chercher à l’hôtel. Nous enfilons nos capes de pluie car il pleut des cordes et nous voilà en route pour le marché.

C’est les pieds dans l’eau jusqu’au dessus des chevilles que nous suivons Ni qui nous présente les ingrédients utilisés fréquemment dans la cuisine vietnamienne tels que les différentes herbes aromatiques, les légumes particuliers, comme le bitter melon par exemple (légume que je ne connaissais pas) et les différents types de nouilles de riz.

On arrive à la partie boucherie où comme toujours la viande est exposée à l’air libre. Ni nous explique que les bêtes sont abattues le matin même, vers 2-3 heures du matin, puis préparées dans la foulée pour être vendues au marché à partir de 5-6 heures du matin. Au fur et à mesure de la journée le prix de la viande baisse, le soir il ne reste plus rien.

Une fois les différents ingrédients pour le cours de cuisine achetés, et après une démonstration d’accessoires culinaires à acheter, nous embarquons à bord d’un bateau, nous sommes un groupe de 8 personnes, c’est parfait. Au bout de 45 minutes de bateau nous arrivons à côté d’un groupe de quelques bateliers avec des bateaux ronds (typiques au Vietnam) pour continuer notre chemin. A bord de ce petit bateau étonnamment maniable, le monsieur nous montre comment il pêche le crabe dans les cocotiers (c’est la partie très “touriste”). Au bout d’environ 1/4 d’heure nous arrivons enfin sur les lieux de notre cours. Celui-ci se passera dans un bâtiment sur pilotis avec l’eau autour de nous, c’est un cadre très sympa!

Ni nous montre d’abord comment on ecosse le riz, puis comment est fait le lait de riz qui sera utilisé pour faire les nouilles ou crêpes de riz. On passera les uns après les autres pour faire du “rice noodle”.

Ces différentes méthodes sont les méthodes traditionnelles, bien sur, maintenant des machines sont utilisées. Une fois l’intro passée, nous démarrons la préparation de nos plats, on commence par préparer le bouillon de bœuf pour notre « phó bo » (rice noodle soup with beef) car celui-ci nécessite 2 heures de cuisson. Notre première réalisation sera des « Goi Cuon » (fresh spring rolls ou rouleau de printemps) avec la bonne sauce aux cacahouètes qui va avec.

Le deuxième sera le “banh xeo” (crepe de riz). Un vrai délice, j’en n’avais jamais goûté avant mais c’est vraiment très bon!
Le plat suivant sera des “seafood fried noodles”. Pour terminer, le “phò bo” qui sera également très bon. On a dégusté chaque plat au fur et à mesure donc autant vous dire qu’à la fin on était bien plein! Notre cours se termine vers 14h, nous partirons chacun avec notre petit livret de recettes et des baguettes pour cuisiner. On est tous ravis en partant car c’était très bien fait et on vraiment passé un chouette moment. Maintenant il est temps de voir ce que deviennent les autres avec cette pluie battante! »

Les cuisiniers rentrés, tout le monde part à la sieste. Le temps ne donne pas envie de faire autre chose, même la piscine de l’hôtel déborde…

Finalement on se motive tardivement à retourner en ville, nous ne sommes pas très loin, notre hôtel n’est qu’à quelques centaines de mètres de la vieille ville. Sur la route, nous sommes contraints d’acheter des capes de pluie, investissement qui ne sera pas vain car nous n’allons plus les quitter. Finalement, il pleut tellement que nous allons nous réfugier dans un bar et commencer l’apéro avec un peu d’avance. Et comme la pluie se renforce, non allons le finir avec beaucoup de retard. 😉

Une courte accalmie nous permettra de rejoindre un minuscule restaurant, situé dans une minuscule ruelle. Il n’y a que quelques tables, c’est un peu serré, mais la décoration est magnifique. Nous avons vue sur la cuisine et nos plats qui se préparent. Nous ne seront pas déçus, encore une fois, tout est divin.

Jeudi 17 décembre 2019.

Ce matin, la pluie est toujours là, mais un peu moins forte. Nos capes de pluie sont encore trempées et nos chaussures aussi. Tant pis, nous partons quand même en ville. Nous laissons Tour du monde – Mgx et Flo , qui eux s’apprêtent à prendre le bus en direction de Hue. Nos itinéraires se séparent ici. Les enfants sont encore une fois tristes de les voir partir.

Nous partons donc à la découverte des vielles maisons chinoises et des temples de la vieille ville. Ces maisons, principalement en bois de teck, sont magnifiques, et toutes construites selon les mêmes plans.

Une entrée, une cours intérieure avec une petite fontaine, et à l’arrière, on trouve une cuisine. Ce qui est drôle, c’est que dans chacune de ces maisons, nous sommes accueillis par une personne âgée, voir très très âgée, qui nous dit être la 6e génération à habiter dans cette maison.

Car oui, ces maisons sont toutes encore habitées, et il nous est à chaque fois arrivé de passer dans la cuisine lorsqu’une partie de la famille était entrain de déjeuner.

Après cette matinée de visite, nous avons faim! C’est pas les restaurants qui manquent, nous mangeons donc dans le centre ville, puis repassons par l’hôtel pour la sieste de Thomas et des grands parents 😉.

Pour le soir, c’est le schéma habituel, happy hour/resto avant de rentrer dormir avec en bonus, un petit détour par le marché et les boutiques de souvenirs.

Vendredi 18 janvier 2019.

Ce matin, il nous reste un peu de temps pour finir de visiter la ville. Nous allons donc encore visiter une des vieilles maisons et un temple. Les dames, elles, en profitent pour aller s’acheter des petits cadeaux: un sac pour ma mère et des jolies sandales pour Marie. Malheureusement pour cette dernière, les sandales sont faites sur mesures et nous n’avons plus de temps d’attendre leur confection. Marie est déçue. Il est temps pour nous de quitter le centre ville, nous avons vraiment été conquis par cette ville qui est bourrée de charme de par ses batiments coloniaux, ses jolis ponts, ses lampions de couleur, ses belles boutiques, ses restaurants tous aussi excellents les uns que les autres.

Nous rentrons vite à l’hôtel car un taxi nous attend pour nous emmener à la gare de Da Nang à 45m de route. De là, nous allons prendre le train pour rejoindre Hue, en un peu plus de 3h. Le trajet est reposant et magnifique. Le train serpente doucement entre la côte et la montagne, nous laissant observer des paysages changeants sans cesse. De temps en temps, nous empruntons un tunnel. Puis nous nous retrouvons au dessus d’une petite plage. Puis à nouveau en pleine jungle ou au milieu des rizières dans lesquelles se prelassent des buffles d’eau. Je n’ai malheureusement pas trop de photos de ce trajet, car les vitres du train sont tellement sales qu’on peut à peine voir à travers et la majorité des paysages sont souvent gachés par l’abondance de fils électriques qui pendouillent un peu partout.

Arrivés en fin d’après-midi à Hue, nous nous faisons naturellement éjecter de la gare. Je tente de trouver un taxi, enfin, un Grab, mais visiblement, ceux ci n’ont pas le droit de venir à la gare. Fichtre! Les chauffeurs de taxi nous harcèlent et se montrent très pressant. Nous sommes bientôt les derniers touristes sur le fronton de la gare. Nous commençons alors à négocier une course de taxi, cela s’avère rude, mais nous finirons par obtenir le prix voulu, celui proposé par l’application Grab, alors que le chauffeur de taxi en demandait 10x plus!! Certes nous sommes entassés à 6 dans une petite voiture, avec les enfants et des bagages sur les genoux, mais le trajet ne fait que 5 kilomètres.

Nous arrivons à notre hôtel, tout près du centre ville de Hue, où le personnel nous saute dessus et s’occupe de notre arrivée aux petits oignons. Ils s’occupent de tout, en un temps records et sans même s’en apercevoir, nos bagages sont déjà dans les chambres. Les chambres sont grandes et d’un bon standing, mais toujours pas de vraies fenêtres, celles-ci laissent passer tous les bruits. Le triple vitrage n’est pas prêt d’être démocratisé en Asie, déjà que le simple vitrage fait souvent défaut. Mais le plus grand problème, s’est que très souvent les fenêtres ne ferment pas complètement, il y a toujours un énorme jour d’un côté ou de l’autre. Bon, au final, je chipote, c’est pas le bruit qui nous empêche de dormir, nous y sommes maintenant plus qu’habitués. Mais le temps est humide, et cela se ressent dans la chambre, la literie l’est aussi. Et ça c’est désagréable. Idem pour nos habits qui prendront très vite l’humidité.

En redescendant à la réception, le personnel nous attend pour nous proposer une sortie pour le lendemain avec tous les incontournables de la ville. Parfait, nous comptions nous en occuper, mais nous voici avec le package complet, clé en main, et pour le même prix.

Nous nous dirigeons maintenant vers le centre ville, enfin, le quartier des restaurants et des bars. L’hôtel, nous a conseillé un restaurant, nous allons suivre ce conseil.

Sur la route, j’entends crier mon nom, et vois des bras qui s’agitent devant moi: Tour du monde – Mgx et Flo ! Comme je portais Thomas sur les épaules, ils nous ont repéré de loin. Nous qui pensions ne plus les recroiser ! Encore une fois, c’est rigolo. Mais nous avons à peine le temps de leur faire la bise, que leur pick up arrive pour les emmener à leur bus de nuit, ils partent pour le Nord, avec un peu d’avance sur nous. Les enfants, qui les adorent, ne comprennent pas trop. Que font-ils là? Pourquoi partent-ils déjà?

Après ce sympathique hasard, nous continuons notre route vers le restaurant. En arrivant on se dit qu’on s’est trompé. Le resto ne paye pas de mine, c’est très grands et ça a l’air d’être l’usine. Mais, fatigués, on se dit que tant pis, on verra bien. Bien nous en a prit! Nous optons pour le menu dégustation, et on va être servis! Dans un enchaînement de plats, nous allons goûter à 5 ou 6 spécialités différentes, en quantité et surtout en qualité! Marie et mon père seront tout content de retrouver des plats qu’ils ont appris à réaliser à Hoi An, 2 jours auparavant.

Malgré les apparences du restaurant c’est une très bonne surprise. Je devrais pourtant le savoir, en Asie, les bons restaurants n’ont pas toujours fière allure mais se révèlent souvent excellents. Je vais même craquer pour un dessert, alors que je suis déjà limite limite, mais ce petit flan au caramel me faisait trop de l’œil, et j’ai eu raison! Un délice!

Samedi 19 janvier 2019.

Aujourd’hui, excursion ! Un taxi vient nous chercher pour nous emmener à la tombe de l’empereur Khai Dinh. Légèrement au Sud de Hue. Je ne fais pas très attention à la route, car je suis entrain de me battre avec le téléphone de Marie. Celui ci refuse de s’allumer et surtout, il est brulant, à tel point qu’on ne peut pas le garder en main. Je tente de le refroidir avec la clim de la voiture, mais les efforts seront vains, ce téléphone est mort. (Donc, si parmi vous qui nous lisez, vous vous étonnez de ne pas recevoir de réponses à vos messages, c’est tout simplement parce que Marie n’a plus de téléphone. Elle ne peut plus en recevoir, ni en envoyer)

Revenons à notre tombe! L’empereur Khai Dinh est enterré ici, dans un joli tombeau tout en hauteur, construit au début du 20e siècle, sur le flancs de la montagne.

Nous repartons en taxi pour une seconde tombe, d’un second empereur, Minh Mang. Celle-ci est plus ancienne (19ème siècle) et plus en longueur. Le temple est situé dans un joli parc.

Contrairement à la première, nous ne pouvons pas entrer dans l’enceinte de la tombe. Les portes de celle-ci ne sont ouvertes qu’une fois l’an pour l’anniversaire de la mort de l’empereur.

Cette visite terminée, nous rejoignons un bateau qui nous attend au bord de la rivière des parfums. Cette rivière serpente dans la pleine et coupe Hue en deux. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre car notre dernière expérience de sortie en bateau organisée s’est avérée atroce.

Mais ici, bonne surprise, nous sommes seuls sur un des fameux « bateaux dragons ». Il s’agit d’une longue barque, dont la proue est surmontée d’une impressionnante tête de dragon sculptée et multicolore. A l’intérieur, des enfants dorment sur le sol… Ils ne bougeront pas jusqu’à notre depart!

Une petite vieille dame courbée, qui visiblement habite egalement sur le bateau, nous attend avec notre repas. 4 plats différents vont nous rassasier. Cette petite dame sera charmante, cherchant toujours à nous remplir les assiettes dès qu’il venait à manquer de quelque chose.

Même Thomas mangera comme un ogre, et finira tout le plat de tofu. Sans doute qu’il le prenait pour des nuggets, mais il était drôle à voir, à d’abord sucer le tofu, puis le tremper dans la sauce pour enfin se le carrer en entier dans la bouche.

Après plus d’une heure et demie de navigation sur la rivière des parfums, nous arrivons à la pagode de Thiên Mu. Celle ci surplombe la rivière et un joli parc s’étend derrière elle.

Fait intéressant, dans ce parc se trouve la voiture qui appartenait au moine Thích Quảng Đức. Ce moine est surtout connu de ma génération à travers une photo. En effet ce moine s’est immolé par le feu en 1963 en protestation contre le président du Vietnam et sa répression de la religion bouddhiste. La photo de son acte est devenue mondialement célèbre car elle a servi de pochette au premier album de Rage Against The Machine.

Cette visite terminée, repartons à bord du bateau pour une petite demi-heure de navigation jusqu’à plat de résistance de la journée: la citadelle de Hue. La citadelle est un ensemble de monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Celle ci comprend la cité impériale, dans laquelle s’inscrit la cité interdite pourpre. Alors que le ciel était gris et menaçant depuis ce matin, le ciel se déchire enfin et le soleil nous tape dessus. Il fait soudainement bien plus chaud. La cité impériale est protégée par une douve et s’inscrit dans un carré de 2,5km de côté.

A son entrée Sud, l’impressionnante tour au drapeau, surmontée d’un gigantesque drapeau Vietnamien, nous accueille. A l’intérieur, nous visitons un grand nombre de bâtiments anciens.

Ils ont presque tous été restaurés, car la citadelle avait subit de très nombreux dégâts pendant la guerre contre les grands méchants américains (c’est pas moi qui le dit, c’est écrit partout là bas). Il est d’ailleurs intéressant de constater que pour les vietnamiens, c’est la « guerre américaine » (The American War) et non la « guerre du Vietnam », comme nous avons l’habitude de l’appeler en occident.

De très nombreuses photos témoignent des dégâts de la guerre dans la citadelle. La visite est longue et Thomas fatigue, il s’endort sur les épaules. Je lâche les autres, force le pas et file au Nord Est de la citadelle, dans un patio qui abrite un petit café. L’endroit est extrêmement calme, au milieu d’un joli bassin. Je joins deux chaises, fabrique un oreiller avec un pull et y couche Thomas.

Il dormira comme ça 2 bonnes heures. Pendant ce temps, j’en profiterai pour écrire quelques lignes et siroter un bon café avant que le reste de la famille ne nous rejoigne. Eux aussi souffrent de la chaleur, et prennent un bonne petite pause dans le patio.

Après s’être requinqués, nous repartons vers la sortie, tout au sud de la citadelle, donc encore bien loin. Les nuages cachent le soleil, et un orage menace, nous nous dépêchons de rentrer. Sauf qu’une fois arrivés à la porte sud, on constate qu’on ne peut pas sortir, la sortie s’effectue par la porte Est 🤦🏼‍♂️. Heureusement, les nuages se dissipent et l’orage n’arrivera jamais.

Nous passons une dernière belle soirée à Hue en allant manger dans un bon restaurant français (merci Vincent!) avant de partir pour notre prochaine destination.