Mercredi 13 Mars 2019
Il est 9 heures lorsque nous quittons notre bungalow sur Ko Lipe. Après un petit-dej englouti rapidement, notre tuktuk est déjà là pour nous emmener au port. Nous nous apprêtons à changer de pays et par conséquent nous devons nous présenter une heure avant le départ du bateau au bureau de l’immigration qui se trouve directement sur la plage. Nous faisons la queue pendant environ une demi-heure et confions nos passeports à la police de l’immigration. Nous les récupérerons sur la bateau entre Ko Lipe et Langkawi, notre prochaine destination (l’île la plus proche en Malaisie).
C’est la première fois que nous traversons une frontière maritime. C’est assez amusant, nous prenons d’abord un long-tail boat qui nous amène sur une énorme barge à une centaine de mètres du rivage. L’eau n’est pas très profonde autour de Ko Lipe et les fonds marins ne sont que récifs coralliens. Nous patientons donc encore un peu que notre “High Speed Ferry” arrive et embarquons enfin. La traversée prendra environ 2 heures. Les sièges sont confortables, un peu comme dans un bus. Pendant la traversée, de vieilles Tv diffusent des navets hollywoodiens, on aura droit aujourd’hui à “BumbleBee”, de la franchise Transformers, sans le son, mais sans regrets tant le film semblait mauvais. Le trajet passe vite, les enfants sont calmes et dessinent dans leurs carnets.
On descend du ferry et nous voici dans un nouveau pays! La Malaisie. Nous trouvons de suite un taxi qui nous proposera de nous emmener à notre guesthouse pour 3$ (on apprendra par la suite que c’est beaucoup plus cher que les prix de base car la Malaisie, c’est pas cher, mais alors pas cher du tout!!).
Nous arrivons dans notre “Motel” qui ne paye pas de mine. L’île de Langkawi non plus d’ailleurs. Passage privilégié des voyageurs candidats au “Visa run” (passage éclair de la frontière pour retourner dans le pays d’origine), l’île de Langkawi n’est qu’une succession de Duty Free. Il y a un magasin à côté de l’autre. Mais vraiment, des centaines et des centaines. On trouve de tout, des poêles, des confiseries, des cigarettes, de l’alcool (c’est assez étonnant, car la Malaisie et l’extrême Sud de la Thaïlande sont à majorité musulmane, l’alcool y est donc relativement cher), du high tech, enfin, un peu de tout et de n’importe quoi.
Le gérant de notre minuscule motel est super sympa et ravi de nous accueillir avec les enfants, auxquels il offre tout de suite de petits portes clés. Il nous donne tous les renseignement dont nous avons besoin, des plans, des bonnes adresses et nous indique que c’est le jour du marché de nuit (on est mercredi). Il est midi passé et nous avons faim, il nous propose d’essayer quelque chose de simple, dans un stand au bout de la rue. Parfait, on avait plus envie d’aller très loin, le soleil tape dur et il fait 35 degrés.
Nous nous rendons donc à cette cabane installée dans la rue, avec ses petites tables et chaises. On commande ce qui nous paraît le plus appétissant sur les photos, c’est-à-dire le “Nasi Kandar”, du riz aromatisé et du poulet frit et la même chose avec un autre type de riz et de l’omelette. “Nasi” signifie riz en malai. Et c’est un peu la base de l’alimentation locale, encore une fois. Même pas 5 minutes plus tard, nous sommes déjà servis, et on se régale! Et tout ça pour la modique somme de 3€ à 4!! Nous retournons ensuite à l’hôtel pour que Thomas puisse faire sa sieste, et en profitons pour nous reposer un petit peu.
L’ile compte aussi un certain nombre de belles plages et beaucoup de resorts. Mais vu que nous venons déjà des îles thailandaises, nous ne tenons pas forcément à séjourner au bord de la mer. Nous préférons économiser un peu, et séjournons dans un coin qui n’est pas le plus beau. La raison de notre venue en Malaisie à la base était de sortir du territoire Thaï pour pouvoir le regagner rapidement et avoir à nouveau un visa d’un mois pour terminer notre grand voyage. On se rend compte néanmoins que nous avons encore plus d’un mois devant nous et que nous sommes qu’à 3 heures de bateau de l’île de Penang, un peu plus au Sud en direction de la Malaisie occidentale. Sans trop hésiter, nous décidons donc de poursuivre notre route vers cette destination et de nous rapprocher encore un peu pus de l’équateur.
Mais avant ça, nous allons passer la soirée au marché. Encore une fois, bonne pioche, le marché se situe à seulement 10 minutes de marche de l’hôtel. Une succession de stands, proposent une foultitude de plats différents. Du riz bien sûr, des curry, des fruits, des desserts et énormément de choses frites. Du poulet frit, des frites, des nuggets de tout et n’importe quoi, mais la palme du gras revient au burger frit. Je n’avais jamais vu ça, un burger, déjà avec un gros nuggets de poulet, est plongé tout entier dans la friteuse. On passera notre tour pour goûter ça. On se choisira un assortiment de petits plats à déguster. Mention spéciale au curry d’agneau, un délice, un peu piquant (beaucoup!), mais une tuerie.
Vendredi 15 Mars 2019
Nous partons de bonne heure ce matin pour prendre le ferry direction l’ile de Penang. Nous avons hâte car nous avons pris le temps de lire un peu le guide et le fait de retrouver un peu d’urbanisme nous réjouis!
Nous arrivons après 3 heures de traversée avec encore une fois la diffusion d’un bon gros navet, Aquaman. J’ai n’ai pas saisi si le film était censé être une parodie ou pas…
Arrivé à destination, nous nous retrouvons sur le port. Un petit coup de l’application Grab et un taxi nous attend pour nous conduire à notre hotel. Nous traversons une partie de la ville de Georgetown pour arriver au homestay tout mignon que Marie nous a réservé. Il s’agit d’une vieille maison coloniale tenue par une famille d’artistes. Il y a plusieurs chambres, toutes décorées selon un autre thème. Les pièces communes sont également décorées avec soin, de manière originale. Nous nous sentons rapidement comme à la maison. La famille a qui appartient la maison est adorable.
La ville nous plaît de suite, il y a pleins de bâtiments et maisons coloniales, et cette ville est connue pour son côté multi-ethnique. Le centre-ville de Georgetown est, à juste titre, classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO. L’histoire de Penang est très riche. Elle appartenait au départ à l’état malaisien de Kedah, puis a été détachée en 1786 au profit de la Compagnie anglaise des Indes Orientales. La ville de Georgetown fut fondée par le capitaine Francis Light (d’où les nombreux noms de villes ou rues anglaises). L’île a connue des années difficiles au cour de la deuxième guerre mondiale, et notamment l’invasion japonaise de la Malaisie. Georgetown a toujours été un comptoir important, au carrefour de différents pays et très spécialisée dans le négoce en tout genre. De nombreux clans chinois se sont également installés sur place à partir des années 30. Ce qui fait de l’ile de Penang, la seule province malaise sans majorité malaisienne.
L’île de Penang est connue pour sa mixité culturelle, le “street art” et le “street food”. On s’en rend vite compte en flânant dans les rues de Georgetown. Chaque quartier possède une ambiance différente. On en prend plein la vue et on aura l’occasion de goûter à plein de bonnes choses dans la rue tels que des spécialités malaises, indonésiennes, thaies, chinoises et indiennes.
Nous visiterons pas mal de lieux intéressants, comme les “chinese clan jetties”. Ces “jetées” ou points d’embarquements, existent depuis le 19ème siècle. Il en existe six différentes présentes sur la cote Est de l’île, et chaque “jetty” correspond à une grande famille Chinoise. Nous irons visiter les deux plus connues: celle du clan des “Lim” et et celle du clan des “Chew”. C’est assez marrant de se balader là dedans, car beaucoup de personnes y vivent et donc on se balade au milieu des habitations au dessus de l’eau. C’est aussi très touristiques donc des milliers d’objets souvenirs en tout genre sont vendus le long des allées, ça enlève du coup un peu de charme et d’authenticité. Mais en poussant la balade un peu plus loin, on sort des itinéraires pré-tracés et on découvre le quotidien de ces familles. Les pontons sont décorés à la chinoise, donc avec une prédominance du rouge, le linge est lavé et brossé à même le bois du ponton. Il faut parfois se faufiler sous les files de linge pour progresser, jusqu’à ce que les aboiements des chiens qui nous bloquent le passage nous fassent comprendre qu’on est peut être allé un peu trop loin. Les personnes âgées, parfois trèèès âgées, sont regroupées en fauteuils roulants devant des Tv et suivent des programmes chinois. Après cette ballade, on part se désaltérer dans un “food court” (il y en a plein en extérieur et à l’abri du soleil). Il fait vraiment très très chaud ici!! Il faut dire qu’il s’agit de la destination la plus au Sud qu’on ai fait jusque-là et on le ressent!
Le soir venu, nous sortons en ville pour manger street food. une rue en particulier regroupe plein de stands qui proposent tous des plats plus appétissants les uns que les autres. Encore une fois, on mange à s’en faire péter le bide. Des soupes de nouilles, des riz frits, du BBQ, des dimsums, il y a tellement de choses. C’est un délice.
On passera notre temps à chercher les différentes représentations artistiques dans les rues. C’est en 2012 que le conseil municipal de Penang a chargé l’artiste Lituanien Ernest Zacharevic du projet afin de donner un nouvel élan à la ville. Ce projet sera un gros succès, attirant des milliers de touristes et donnant un charme supplémentaire à la ville de Georgetown. Il s’agit d’un gigantesque jeu de piste. Muni de notre plan, nous déambulons dans les rues et ruelles à la recherches des fresques murales, des trompes l’oeil et des installations. Les enfants sont heureux de jouer aux détectives de l’art, et c’est à celui qui trouvera en premier tel ou tel dessin.
J’en profite également pour passer chez le coiffeur, après près de 5 mois de voyage, ça commence à être long et avec la chaleur et la transpiration, mes cheveux ne ressemblent plus à rien. En passant dans une ruelle, nous passons devant un tout petit local de coiffeur. Aux murs, il n’y a que des photos de coupes de cheveux de footballeurs, à base de cotés rasés. je tente quand même ma chance. Le coiffeur est un jeune indien, récement immigré à Penang. Il parle difficilement l’anglais, mais j’arrive tant bien que mal à lui faire comprendre ce que je veux : « PAS RASER! » Il acquiesce de la tête. Moins de 5 minutes plus tard, il a fini son boulot, il a coupé comme il fallait, c’est pas tout droit mais ça me va! Et surtout, la coupe ne me coûtera que 1€ !!
Nous visiterons également une des maison chinoise nommée “Khoo Kongsi”. Cette belle maison, à la limite du temple, contient un petit musée au rez-de-chaussée expliquant l’histoire de l’arrivée de la famille Chinoise “Kongsi” sur l’île de Penang. Chaque famille a ses propres règles très strictes où chaque membre a une place bien définie tant dans la descendance qu’au niveau politique. C’est très intéressant mais les enfants voulant toucher à beaucoup trop de choses nous encouragent à terminer rapidement.
Notre gros coup de coeur sera “the Blue Mansion”. Des visites sont organisées à des horaires bien précis. Ces visites sont très bien faites et vraiment intéressantes, la guide nous explique l’histoire incroyable de Cheong Fatt Tze, un homme d’affaire Chinois ayant commencé tout en bas de l’échelle et qui a réussi à devenir un des hommes les plus puissant au courant du 19ème siècle en Asie du Sud-Est. La maison fut bâtie à la fin du 19ème siècle pour la femme préférée de Cheong Fatt Tze, car oui, il avait plusieurs femmes. Cette maison a connue néanmoins des heures plus sombres, lorsque l’île de Penang peinait à se relever de la guerre, la maison servie d’habitation pour de nombreuses familles sans abris, manquait de sanitaires ou d’évacuation des eaux usées et était devenue totalement insalubre. A la fin des années 80 un des descendant de Cheong Fatt Tze pu réinvestir la maison et de longs travaux de rénovations eurent lieu afin de restaurer la maison au mieux et de préserver un maximum les pièces originales.
Cette maison est devenue un hôtel restaurant de luxe et proposant donc des visites guidées aux touristes. Ca en vaut la peine car c’est vraiment magnifique. L’architecture utilisant des bases Feng Shui rend cet établissement très apaisant. Juliette sera très intéressée d’entendre parler du “chi point” au milieu de la grande salle à manger et de passer par ce point pour sentir les bonnes énergies! La maison a servi à filmer certaines scènes du film “Indochine” avec Catherine Deneuve. Le nom de “Blue Mansion” vient de la couleur de la façade de la maison. Celle ci est toute bleue à l’extérieur et ce bleu provient de la plante “indigo”, c’est magnifique!!
C’est la Saint Patrick! Impossible de ne pas aller au Pub pour fêter ça. Nous en trouvons un à une vingtaine de kilomètres dans une marina. Un petit coup de Grab (3€, c’est rien!) et nous voilà au milieu des yachts de luxe. Le Pub est immense, et cerise sur le gâteau, il diffuse la formule 1! Plusieurs pintes de Guinness plus tard, nous retournons au home stay, faire quelques courses et flâner dans le quartier en début de soirée.
Voilà un résumé de ce que nous avons pu découvrir sur l’île de Penang. Nous avions prévu de ne rester que 2 nuits sur place, mais finalement, l’île et la ville de Georgetown se sont révélées si attachantes et intéressantes que nous avons étendu notre séjour à 5 nuits.
Mercredi 20 Mars 2019
C’est avec un petit pincement au coeur que nous quittons notre joli homestay et nous dirigeons vers le port pour reprendre le bateau vers Langkawi. La traversée se fera sans encombre avec cette fois-ci, le film Venom: navet!!!!! La clim est réglée à fond donc nous avons un peu froid durant les 3 heures de traversée.
Nous arrivons à Langkawi et prenons un “grab” vers le même Motel que nous avions déjà la dernière fois. Nous sortons manger les délicieux plats de riz et poulet qui sont servis dans la petite cabane dans la rue. Après la sieste de Thomas, nous nous décidons de traverser l’île et d’aller vers le funiculaire de Langkawi. Ce dernier effectue la liaison entre le village oriental de Teluk Burau et le sommet de Gunung Machinchang qui abrite également le pont aérien de Langkawi. La montée est très chouette car une vue imprenable se présente à nous avec la jungle très dense et des falaises impressionnantes d’un côté et la mer de l’autre côté. La formation rocheuse de Machinchang (si, si, c’est bien son nom), est la plus vieille montagne d’Asie du Sud-Est, elle aurait émergé de l’eau il y a 500 millions d’années et est située à plus de 700 mètres au-dessus de la mer. Nous passons de longues minutes à observer le panorama et les aigles qui virevoltent dans les airs.
Après le retour au niveau de la mer et le passage obligé par la boutique souvenirs, nous allons au musée de la 3D. Les enfants sont contents de voir certaines grandes fresques aux murs, mais nous on ne trouve pas ça extra. On trouve le parc en bas de la montagne un peu particulier, on a l’impression d’être dans un parc d’attraction, mais certaines “attractions” ont la de la musique à fond mais il n’y a rien, comme si tout le matériel avait été retiré. Il y a par exemple un simulateur de formule 1 que j’aurais bien testé, mais le local est vide et une bande son de moteur tourne en boucle…
En nous dirigeant vers la sortie, nous avons la chance de nous faire accompagner par un grand groupe de singes qui courent autour de nous et font toutes sortes de cabrioles dans les arbres au dessus de nous. Il s’agit plus précisément des “dusky leaf monkeys” une espèce qu’on n’avait pas encore eu l’occasion de voir jusqu’à présent.
Nous appelons un “grab” et nous dirigeons vers Langkawi à nouveau. Vu qu’on est mercredi, c’est marché de nuit, donc nous allons là-bas pour manger. Marie et moi mangeons à nouveau un curry d’agneau, et nous laissons tentés par d’autres spécialités dont nous ne connaissons pas les noms. Certaines choses sont très bonnes, d’autres sont très très grasses. Bref après avoir beaucoup trop mangé on repart vers le motel et on passera une bonne et dernière nuit sur Langkawi.
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