Jeudi 28 décembre 2018.
Ce matin nous reprenons la route en direction de l’ouest vers Sihanoukville, toujours en compagnie d’Hélène et Jean-Pierre et de Tour du monde – Mgx et Flo . Sihanoukville est la principale station balnéaire du Cambodge et le passage obligé pour rejoindre les îles de la côte cambodgienne.
Cette ville est passée par tous les états ces 20 dernières années. Du nom de l’ancien roi du Cambodge, cette ville était une station balnéaire tranquille et réputée ou l’on pouvait encore voir des traces de pas de tigre sur la plage (gloups). Elle est devenue une ville sale, bruyante, et un haut lieu de la prostitution pour occidentaux barrés, bourrés et drogués.
Depuis 2 ans, la donne change encore et dans une direction étonnante, quoique pas tellement pour le Cambodge. La ville est en effet rachetée entièrement par les investisseurs chinois (comme la quasi totalité du Cambodge actuellement), qui s’en donnent à cœur joie. Sihanoukville est un chantier à ciel ouvert gigantesque. Des dizaines et des dizaines de buildings sortent de terre. Le front de mer, encore occupé par des paillotes il y a 4 ans, a été rasé et des immeubles de 30 étages sont en train de sortir de terre. Tous les magasins et restaurants affichent leur pancartes et menus presque uniquement en chinois. Les produits que l’on trouve dans les rares supermarchés qui subsistent sont essentiellement chinois. Qu’à cela ne tienne, il n’est pas prévu pour nous de nous attarder ici.
Les 2h30 de minibus qui nous amènent ici passent assez vite et nous allons directement au bureau de notre resort pour les formalités, puis direction le ponton pour embarquer sur le bateau, direction Koh Rong Samloem, la plus petite des 2 grandes îles a 30km au large de Sihanoukville. Koh Rong, la grande est le paradis des fêtards, avec musique et fêtes en continue. Koh Rong Samloem, la petite, était la plus calme et la moins développée. Mais le développement de cette dernière est maintenant exponentiel.
En embarquant sur le bateau, le ciel s’annonce menaçant et pour avoir déjà fait cette traversée sous une tempête tropicale, j’espère que nous passerons entre les goûtes. Ça sera le cas. Il n’aura pleuvioté que 5 minutes et l’orage restera sur la côte. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’île, le ciel se dégage et les nuage disparaissent. Après 2h de traversée très tranquille, nous débarquons sur la plage sous un grand soleil. Joie! 4 ans que j’attendais de remettre les pieds sur cette plage, ma plage, mon petit paradis khmer! Lazy Beach, baby!
Lazy Beach est un petit resort de 20 bungalows rustiques posés sur une plage d’un kilomètre de long, paradisiaque et isolée. Après les formalités d’arrivée et le cocktail de bienvenue, nous investissons nos bungalows, sautons dans nos maillots et dans la mer.
Et quelle mer! L’eau est cristalline et à 30 degrés. C’est royal. Nous allons assister à notre premier coucher de soleil sur l’île depuis la mer.
Puis vient le moment d’aller jusqu’au bar/restaurant pour le repas du soir. Ce bar/restaurant est une immense hutte super cosy, avec de grands canapés et immenses sièges pour se vautrer et passer des heures à contempler la mer juste en face.
Je passe maintenant rapidement sur les 4 prochains jour que nous passerons ici, car c’est très simple, nous n’avons quasiment rien fait, à part manger, boire et se baigner. Cet endroit ne s’appelle pas Lazy Beach pour rien. Nos journées vont se suivre et se ressembler.
Florent et moi seront systématiquement les premiers debout, aux environs de 7h et allions prendre notre petit bain du réveil. Puis direction le restaurant pour le petit déjeuner, retour au bungalow pour une baignade et glandouille, restaurant vers 13h, puis sieste dans les hamacs sur la terrasse, baignade, glandouille, baignade, repérer les geckos géants qui partagent notre chambre, reglandouille jusqu’au repas du soir et contemplations de coucher de soleil.
Aparté gecko: les geckos sont des lézards au cri si caractéristique présents partout en Asie. On en voit partout et tout le temps. Mais sur cette ile (et ailleurs) on en trouve des géants, certains font plus de 30cm. Ils sont inoffensifs et craintifs et restent tapis dans l’ombre à attendre qu’un insecte passe à leur portée. Ils sont donc nos amis et nous protègent des moustiques. Nous avons la chance d’en avoir 3 grands dans notre bungalow.
Pour varier un peu ces activités follement reposantes, nous avons également fait un peu de snorkeling sur les 2 extrémités de la plage, côté Sud pour les coraux et côté Nord pour les poissons. Bon, le Cambodge n’étant pas réputé pour ses fonds marins, c’est pas non plus fou fou, mais nous avons pu voir de beaux coraux vivants, de gros poissons et des tonnes de plus petits de toutes les couleurs, et même pourchassé de grosses seiches.
Avec Florent, nous allons également traverser la jungle et monter sur la petite montagne qui surplombe la plage et qui offre un point de vue magnifique sur Lazy Beach. De la haut, sur ce petit rocher au bord de la falaise, on voit l’intégralité de la plage, et on peut constater à quel point les bungalows se fondent dans la nature, même s’ils ne sont qu’à 20m de l’eau.
Je me sens vraiment privilégié d’avoir pu venir une 3e fois sur cette plage. Si les 2 premières fois, nous sommes venus en basses saisons, et les clients se comptaient sur les doigts de la main, cette fois-ci Lazy Beach affiche complet. Mais surtout, la plage, la plus belle de l’île, s’est fait sa réputation et nombreux sont les touristes qui affluent tous les jours de l’autre côté de l’île. De l’autre côté, c’est Saracen Bay, une plage de 3 kilomètres de long, au sable blanc, mais exposée aux vents et donc aux arrivées de déchets du large.
Mais surtout, la plage entièrement vierge il y à 7 ans, elle est devenue bondée et occupée par des dizaines de resorts, les uns à cotés des autres. Donc, les déçus de Saracen Bay, débarquent dès le matin sur NOTRE plage, mais ceux-ci ne s’aventurent pas trop loin et s’entassent tous aux alentours du restaurant, ce qui fait que devant nos bungalows, à plus de 500m de là, il n’y a jamais personne. C’est au restaurant que cet afflux de touristes se fait le plus sentir, à midi, on a souvent du attendre pour se faire servir, mais ce n’est pas grave, puisque on avait vraiment que ça à faire.
Bonne surprise pour les 31 décembre et 1 janvier, car le restaurant est fermé pour les gens de l’extérieur, nous allons vraiment nous sentir comme des VIP, dans ce restaurant quasi vide, rien que pour nous, à voir les serveurs sans cesse refuser aux « extérieurs », comme on s’est amusé à les appeler, l’accès au restaurant. On est méchants, mais pour une fois c’est nous qui avons de la chance. Et c’est pas comme s’ils n’étaient pas prévenus, car comme nous avons pu le constater en faisant la marche dans la jungle pour voir à quoi ressemble l’autre côté (c’est affreux), il y avait bien une dizaine de panneaux indiquant que « c’est pas la peine de venir, c’est fermé ! »
Du coup, c’est en petit comité que nous allons fêter le nouvel an à Lazy Beach. Un grand barbecue est organisé sur la terrasse du restaurant, on s’en mettra plein la panse à tel point que sur les coups de 22h, notre petit groupe commençait à gravement fatiguer, alors, oui, l’alcool aidant aussi sans doute 😉 Mais depuis le début du voyage, nous sommes généralement au lit assez tôt, vivants au rythme des asiatiques, c’est à dire, levés tôt et couchés tôt. Heureusement que Marie nous dénichera un jeu de société drôle et graveleux, bourré d’humour noir pour nous tenir éveillé jusqu’à minuit.
Un feu de camp illuminera la plage jusqu’au traditionnel compte à rebours de minuit, et c’est sur la plage, par plus de 30 degrés que nous passons à la nouvelle année. Après un petit feu d’artifice, nous buvons un dernier coup et regagnons nos bungalows pour un bain de minuit. L’eau est toujours aussi chaude, mais surtout, en cette saison, il y a du plancton luminescent. Il suffit d’agiter les mains dans l’eau pour que ces organismes microscopiques s’illuminent d’un bleu fluorescent tout autour de nous, et dans l’obscurité de la nuit, c’est tout simplement magique et magnifique. Nous resterons une bonne demi-heure à admirer ce spectacle avant d’enfin aller nous coucher.
Nous repartirons, non sans regrets, de Lazy Beach le 2 janvier, en laissant derrière nous mon petit paradis khmer mais aussi le mauvais temps qui arrive et la tempête tropicale qui se prépare. En effet, une tempête tropicale, la première en cette saison depuis 30 ans, s’apprête à frapper le golfe de Thaïlande et notre île devrait également être touchée.
De retour sur le continent, nous disons au revoir à Tour du monde – Mgx et Flo , avec qui nous avons passé 9 superbes journées et les fêtes de fin d’année. Eux continuent leur route vers l’Est et vont passer au Vietnam par le delta du Mékong, quand à nous, nous remontons vers Phnom Penh pour raccompagner Helene et Jean-Pierre qui rentrent, les pauvres, en Europe, dans le froid et la grisaille.
Jeudi 3 janvier 2019.
Pour ce dernier jour avec la famille de Marie, je reste à l’hôtel avec les enfants, Thomas est malade depuis plusieurs jours et a besoin de se reposer et les autres vont visiter le Musée Tuol Sleng, dit S21, ancien lycée, transformé en centre de torture sous l’occupation des khmers rouges. Ce musée est un incontournable du Cambodge, car c’est en le visitant qu’on prend véritablement conscience de l’horreur qu’a fait reigner le régime des khmers rouges sur sa propre population durant cette triste période.
Nous nous rejoignons au marché central pour une dernière visite en famille. Le bâtiment, édifié par les français lors de la colonisation, pardon, le « protectionnisme », prend la forme d’une croix surmontée d’une coupole. Magnifique de l’intérieur, on peut également admirer sa beauté depuis le toit d’un des buildings environnant.
Après un dernier repas en leur compagnie, Hélène et Jean-Pierre, partent vers l’aéroport sur les coups de 20h pour un vol de nuit et c’est avec un pincement au cœur que nous leur disons au revoir. Ils auront passé 3 semaines avec nous et nous avons enfin pu faire découvrir un petit bout de l’Asie à Jean-Pierre.
Quand à nous, nous quitterons également la capitale demain, direction l’Est, une des dernières régions du Cambodge que nous n’avons pas encore exploré avec Marie. Cela s’annonce drôle, car nous n’avons plus aucun plans, plus aucunes réservations, à partir de maintenant ça sera totalement freestyle!
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