Cambodge

Kampong Cham et Kratie, on passe à l’Est!

Vendredi 04 Janvier 2019.
Nous voilà à nouveau seuls, les amis ont continué leur route et la famille est rentrée en Europe. On en profite pour faire une mâtinée détente, d’autant plus que Thomas ne va toujours pas mieux, je vous passe les détails, mais sachez que c’est dans la couche que ça se passe.
On décide donc de rester une journée de plus à Phnom Penh pour qu’il se repose. Mais… notre hôtel affiche complet, on doit libérer la chambre dans 2h… Arf. Du coup, changement de programme, plutôt que de changer d’hôtel, on décide de partir plus vite que prévu vers l’Est, désolé Thomas…

Nous rejoignons donc la gare routière située en plein centre ville, juste à côté du marché central et hop, dans le bus pour 3h30 de route en direction de Kampong Cham. Le trajet est plutôt agréable et pour une fois, le bus n’a pas 40ans. Les enfants sont tranquilles et dorment une bonne partie de la route.
Nous arrivons donc à Kampong Cham en milieu d’après-midi. Cette petite ville borde le Mékong, et n’est pas particulièrement animé. Les seuls points d’interêt sont le pont gigantesque qui traverse le fleuve, et un pont de bambou. Après avoir déposé nos affaires dans la chambre d’hôtel, duquel nous semblons être les seuls clients, nous partons à la découverte de la ville.

C’est la première fois que nous nous trouvons au bord du Mékong, un comble pour une 3e visite du pays. À Phnom Penh, c’est le Tonlé Basac, un affluent du Mékong, celui qui vient du lac Tonlé Sap et rejoint le fleuve au sud de la ville. On aperçois bien le Mékong, mais de loin. Ici, nous sommes juste au bord. On peut se rendre compte de la puissance du fleuve et de ses fluctuations saisonnières. En effet, tout le long du fleuve, court une promenade, et celle ci est à moitié effondrée depuis la dernière crue. Le pont géant témoigne aussi de la crue du Mékong.

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Ses piliers de 30m sont marqués par la trace de l’eau jusqu’à leur tiers. La ville n’est pas très touristique, on croise très peu d’occidentaux. On marche un bon moment sur la promenade en croisant de nombreux locaux avec leurs enfants qui veulent tous dire bonjour aux nôtres. Nous voulions marcher jusqu’au petit pont de bambou, mais celui-ci est encore loin, il fait chaud et les enfants nous font clairement comprendre qu’ils en ont assez. On ne verra pas ce fameux pont de bambou, dommage. Celui-ci est édifié chaque année après la saison des pluies et enjambe un des bras du Mékong. Il est ensuite détruit par la crue.
Nous passerons la soirée dans différents endroits pour manger et boire et rien de plus. Une fois la nuit tombée, la ville est envahie par des sortes de mites. Il y en a des milliers autour de chaque enseigne lumineuse et lampadaire.

Samedi 5 janvier 2019.
Après une bonne nuit, nous décidons de repartir, la ville ne nous ayant pas séduit plus que ça. En sortant, nous constatons que toutes les mites de la veille sont mortes, tout le monde les balaye dans la rue, il y en a véritablement des tas. On prend donc un taxi, car il n’y a pas de liaisons en bus de disponible à ce moment-là, direction Kratie, encore plus au Nord-Est. Nous en avons pour 2 heures de route. Notre chauffeur est sympa et passera toute la route à essayer de nous décrire les endroits par lesquels nous passons avec l’outil de traduction de Google, sans grand succès… (les traductions sont parfois vraiment incompréhensibles, c’est assez drôle).
Arrivés à destination, nous posons nos sacs dans un petit hôtel sur le bord du Mékong. C’est pas cher, mais c’est pas du tout le grand luxe, la chambre est minuscule. Mais on s’en contentera pour les 2 nuits qui viennent.

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Cette fois encore, une belle promenade longe le Mékong, nous nous promenons le long pendant un bon moment, même si la chaleur est écrasante. Le fleuve est magnifique, et très large au niveau de la ville, presque 600m. La ville n’est pas très étendue et nous faisons rapidement le tour du centre à pieds. Ici encore, il y a très peu de touristes.

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Nous allons maintenant assister au coucher de soleil sur le Mékong. Même si nous avons maintenant vu une flopée de coucher de soleil, celui est vraiment impressionnant. Le ciel tout entier tourne à l’orange et le soleil disparaît dans une fournaise digne du film Apocalypse Now.

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Dimanche 6 janvier 2019.
Ce matin, nous partons très tôt pour aller à la rencontre des dauphins du Mékong. Ce dauphin d’eau douce est une espèce en grand danger d’extinction, dont il ne reste plus qu’environ 80 individus répartis entre le Laos et le Cambodge sur le Mékong et au Myanmar sur le fleuve Irrawaddy. Ce dauphin se distingue des autres espèces connues par l’absence de bec et possède donc une tête toute ronde. Après 45min de tuk tuk, pour rallier le petit village de Kampi au bord duquel la colonie de dauphins a élue domicile, nous embarquons dans un bateau. Il est encore tôt et il n’y a pour le moment que notre bateau et un autre sur le fleuve.

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Je me demande bien si nous allons pouvoir apercevoir ces bêtes. Et puis tout à coup, le pilote du bateau nous pointe l’horizon, et fonce dans cette direction. Nous n’avons rien vu. Il coupe le moteur et nous nous laissons dériver. Quand tout à coup à 20m de nous, un groupe de 4 dauphins sort la tête de l’eau pour respirer. Nous avons vu les dauphins du Mékong! C’est furtif, on ne les voit pas longtemps, mais nous sommes très satisfaits d’avoir pu apercevoir ces mammifères. Ce n’est pas très photogénique, mais regardez bien la photo, les bosses noires au centre, c’est bien des dauphins !

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Nous passerons une bonne heure à jouer à chat avec les dauphins et les verrons un grand nombre de fois. Une fois à droite, une fois à gauche, puis ils disparaissent pour mieux réapparaître 200m plus loin. A chaque fois, le pilote navigue doucement jusqu’à l’endroit où ils ont sorti la tête de l’eau et se laisse dériver. Les enfants sont content de jouer à chercher les dauphins et nous aussi.

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De retour sur la terre ferme, nous passons par le temple de Way Phnom Sombok, un temple niché sur une petite colline. Il n’y a personne à part 2 moines voulant pratiquer leur anglais et des singes qui sautent de statue en statue.

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Nous traversons un joli bout de campagne et contemplons les belles maisons traditionnelles khmer sur pilotis. Puis nous arrivons en ville, il est déjà… 10h30… Et nous nous rendons maintenant compte qu’il n’y a plus rien d’autre à faire dans cette ville. Pire, nous attendons nos e-visas pour le Vietnam qui n’arrivent toujours pas. Bon, faut dire qu’on s’est un peu planté et en passant presque une semaine coupé du monde et d’internet sur l’île, nous avions oublié de faire nos demandes de visas et mal anticipé le fait que c’était le week-end, nous avons depuis longtemps perdu le fil des jours. Bref, on ne sait plus quoi faire, quand par surprise, les visas arrivent par mail, un dimanche à 8h pour les 2 premiers puis à 18h pour le troisième 🤔. Tant mieux! Sauf que celui de Juliette manque à l’appel. Mince. Nous pensions partir le lendemain matin. Nous allons prendre notre mal en patience, et c’est peu de le dire, car nous n’avons vraiment plus rien à faire ici. Les enfants commencent à devenir fous dans notre mini chambre. Nous passerons donc beaucoup de temps au « Red Sun », petit restaurant au bord du fleuve et remercions la patience de la gérante pour avoir toléré les cris et les excès de nos enfants. Ce restaurant tire son nom de la couleur du soleil couchant, que nous ne manquerons pas d’admirer encore et encore.

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Lundi 7 janvier 2019.
Rebelote aujourd’hui, nous attendons le visa de Juliette qui n’arrive toujours pas et passons la journée à ne rien faire. Ça commence à faire beaucoup, mais nous n’avons pas le choix. Et c’est alors que nous sommes encore entrain d’admirer le coucher de soleil, qu’enfin, le visa tant attendu, atterrit dans la boîte mail. HOURRA! Nous allons pouvoir continuer à avancer, enfin, demain.
On mangera notre dernier repas à Kratié dans un petit boui-boui qui sert des nouilles faites-maisons avec du bœuf et des légumes, un vrai délice!

Mardi 8 janvier 2019.
Nous partons aujourd’hui, mais dernière difficulté, nous devons imprimer les visas. Commence alors une chasse à l’imprimante dans cette petite ville. Il n’y en a nul part, on demande partout et tout le monde nous envoie chez le voisin, qui, bien sûr, n’en a pas. Finalement, nous passons par hasard devant un photographe, qui possède une dizaine d’imprimantes dans son magasin. Maintenant, il faut lui faire comprendre ce que nous voulons faire, car, bien sur, le monsieur ne parle pas anglais, mais a de très belles photos géantes de lui en habits militaires accrochés au mur. Le bonhomme ne comprend rien et nous demande de partir, mais je ne lâcherai pas, je me pose sur son ordi, me connecte à mon compte mail, copie les visas, et lui pointe les fichiers et l’imprimante. Je crois qu’il comprend, et les feuilles sortent enfin de l’imprimante, ouf!

Nous sautons dans un taxi, direction le poste frontière de Xa Mat. C’est un petit poste frontière terrestre, peu utilisé par les voyageurs. Les locaux ont même tenté de nous dissuader de passer par là, soit disant c’est interdit. Mais Marie est sûre d’elle, je lui fais confiance. Après 2h30 de route, nous arrivons à la frontière. Le côté cambodgien est triste à voir, il n’y a que des casinos, pour la moitié abandonnés ou en cours de destruction. La sortie du Cambodge se fait sans problème. Au revoir le Cambodge, pas sûr que nous te reverrons prochainement.

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Nous traversons le no man’s land qui sépare les deux pays. Ces endroits sont toujours assez lugubres, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Après être passé sous l’énorme portique surmonté du drapeau vietnamien, nous entrons dans le bâtiment de la douane, qui est vide. Pas un chat! Au bout de 2-3 minutes arrive un officier qui nous fait signe d’aller au comptoir. Nous présentons nos passeports et visas. Il les regarde, et nous dit “10 dollars”. Hein? Non! On a déjà payé les visas. “10 dollars” insiste-t-il encore. Nous demandons pourquoi. Arrivent alors des travailleurs frontaliers, que l’officier fait passer devant nous. Puis, il part. Hmm. Nous attendons, 10 minutes, l’officier revient et nous demande d’aller nous assoir. Ok, on va attendre. Une heure passe. Un autre officier arrive, je lui demande ce qui se passe, et il me répond, avec le traducteur du téléphone: « attendez ». Mouais. On attends donc encore. Pendant ce temps les officiers sont installés dans une salle avec nos papiers et se fond livrer à manger. Je vais les voir, moi aussi avec le traducteur du téléphone, et leur demande quel est le problème. On me répond qu’il y a un problème avec le visa de Thomas, et qu’on doit attendre. Alors on attend, et on s’énerve pas, les enfants se chargent de mettre l’ambiance dans ce bâtiment froid et austère. Je pense que c’est le bruit des enfants qui les à décidé à revenir nous voir. Nous attendons maintenant depuis plus d’une heure et demie. Le premier officier retourne à son bureau avec nos papiers et tamponne plusieurs trucs, puis nous demande de venir au comptoir. Et nous dit: « 10 dollars», on dit “but why???”, il redemande, on redit non, et finalement il nous rend nos papiers, on vérifie vite, les visas sont bien accordés! Hourra! Nous pouvons passer! On ne s’est pas fait avoir.

Nous sortons alors du bâtiment, après nous être fait contrôler encore 2 fois, dont la première par des officiers entrain de picoler une sorte d’alcool qui sentait à 2 mètres. Mais, une fois du côté vietnamien, nous sommes… nul part, au milieu des champs! Il n’y a rien, pas un bus, pas un taxi, pas âme qui vive. Mince. Ça risque d’être problématique. Quand soudain, un bonhomme sort de nul part en moto et nous demande « taxi? » et nous pointe la route avec insistance. Nous commençons à marcher dans la direction indiquée avec tout notre fourbit. Au bout de 200m, nous apercevons un grand parking vers lequel nous nous dirigeons. Il n’y a personne, un bus garé dans un hangar et c’est tout. Nous trouvons un guichet, avec une personne dedans, et expliquons que nous voulons aller à Ho Chi Minh. Ok, pas de problème. On nous tends 4 tickets en échange de 15$. C’est étonnant, parce que c’est peu, mais ça nous va très bien. Il n’y a pas d’embrouille, en nous retournant un mini bus nous attend déjà. Ceux que nous appelons les « camionnettes de la mort » car elles roulent à toute allure en slalomant sur la route à grands renforts de klaxon surpuissant. Ça ne manque pas, le chauffeur fonce, double, klaxonne, s’arrête 2 fois 20 secondes pour faire monter des passagers puis re-fonce en direction de la grande ville. Bonus, il y a même, le wifi dans cette camionnette, ce qui nous permettra de trouver un hôtel pour la nuit, encore une chose que nous n’avions pas anticipé 😅.

Les enfants dorment toute la route, malgré les sauts que fait la camionnette, et nous arrivons au bout de 3h à la gare routière au Nord d’Ho Chi Minh. Le temps de retirer des Dôngs vietnamien pour la première fois et nous voilà millionnaires en dôngs! Les dôngs ne valent rien, et cela promets de beaux casses têtes de conversions. Nous trouvons un taxi pour nous emmener dans le centre et jusqu’à notre hôtel pour une bouchée de pain. Très bien! Nous arrivons dans le mini hôtel où nous passerons la nuit. Très bien situé, l’hôtel est à seulement 400m du centre et de la rue des backpackers. Nous achetons une carte SIM pas chère (100000 dôngs, soit 3,8€ pour de la data illimitée pour 1 mois) pour être autonomes et nous fonçons au restaurant, nous n’avions rien avalé depuis le petit-déjeuner et il est déjà 18h. Les enfants ont été très coopérants pendant cette journée de transition/transport. Ils peuvent maintenant se rassasier et nous nous reposer. Après une dernière bière bien méritée, nous rentrons dormir. Nous commencerons à visiter demain, mais la ville s’annonce belle, animée et intéressante!

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