Jeudi 24 janvier 2019.
…Sauf que, à 6h, le chauffeur allume violemment les lumières et met une musique « réveil » et nous incitera à quitter le bus le plus vite possible. Ce n’est pas très agréable. Les enfants ont beaucoup de mal et râlent. Nous récupérons nos bagages et nous nous retrouvons dans les rues de Sa Pa, dans le noir, et surtout, dans le froid! Il fait 6 degrés. Nous enfilons rapidement les fausses doudounes North Face que nous avons acheté en urgence la vielle en prévision, à Hanoï.
Le jour commence à se lever, la lune est encore là, et nous ne savons pas où aller! Il y a bien quelques cafés mais ils sont tous fermés. Au loin, j’en aperçois un qui est déjà ouvert. Nous fonçons là-bas. En chemin, nous croisons des enfants marchant pieds nus dans la boue…
Nous allons squatter ce café pendant presque 3h, le temps que notre homestay missionne un taxi pour venir nous chercher. Le taxi arrive vers 9h et au moment où nous sortons du café pour le rejoindre, un épais brouillard monte de la vallée à une vitesse folle, en moins d’une minute nous allons être plongé dans la purée de pois avec une visibilité de 10m. Le taxi part et nous prenons la direction de la vallée. Nous pensions avoir réservé dans les hauteurs, mais nous nous sommes bien trompés. J’ai mal lu la carte 🤦🏼♂️
Viens le moment d’affronter la route qui mène au homestay. C’est un piste boueuse, pas très large, et surtout, qui borde le ravin. Nous allons retenir notre souffle pendant les 45 minutes de descente, pour faire… 11km!
Arrivés dans la vallée, nous devons encore gravir le mur qui nous sépare du homestay, 100m de pente abrupte et glissante. Mais nous sommes enfin arrivés ! Et c’est comme on se l’imaginait, à mi chemin entre la maison traditionnelle et la grange 😅.
Nos chambres ne sont pas chauffées, il y a un jour de plusieurs centimètres entre les murs et le toit de tôle, mais, nous avons des couvertures chauffantes! Ouf! Notre hôte ne parle pas l’anglais, mais est très chaleureuse et elle nous accueil avec un bon thé à la cannelle. Nous enchaînons directement avec un bon repas à côté du feu et une sieste.
Au réveil, la vallée est toujours dans le brouillard, nous décidons donc de remonter à Sa Pa et d’affronter à nouveau la route de la mort. 
Au sommet, le temps s’est un peu dégagé, nous décidons d’aller sur le mont Fanzipan, le plus haut sommet d’Asie du Sud-Est, culminant à 3143m. Nous empruntons une télécabine flambant neuve pour y monter. Jusqu’à l’année dernière, il fallait faire un trek de 2 jours et 1 nuit pour arriver au sommet.
Bon, ça nous a coûté un bras, mais c’est plus simple et plus rapide. Les femmes et les enfants choisirons en plus de prendre le funiculaire qui monte tout en haut, alors que mon père et moi allons nous farcir les 600 marches qui mènent au sommet du sommet, et à plus de 3000m, les 600 marches, tu les sens passer!
Une fois au sommet, pas le temps de reprendre notre souffle malgré le très fort vent qui souffle, Tour du monde – Mgx et Flo nous tombent dessus! Encore eux? J’avoue, c’était prémédité, plus tôt dans l’après-midi, Flo m’avait contacté pour nous dire qu’ils étaient bien arrivés. Eux ont fait le direct Ha Long-Sa Pa. Et comme le beau temps n’était pas au rendez-vous, nous avions décidé de nous rejoindre au sommet du Fanzipan.
De là haut, la vue est splendide, nous surplombons toute la région, et le spectacle que nous offre la mer de nuages dans la vallée, est magnifique.
Après nous être bien fait claquer le visage par le vent et le froid, et pris des centaines de photos, nous décidons de redescendre, et d’affronter encore une fois le trajet périlleux de la télécabine. Avec le vent, ça tangue dans tous les sens et c’est assez flippant.
De retour en ville, petite happy hour obligatoire, puis direction un restaurant de BBQ, pour une dernière soirée (si si cette fois c’est vraiment la dernière, promis!) en compagnie de Tour du monde – Mgx et Flo.
Nous rentrons tardivement dans la vallée, par la route de la mort. Arrivés au homestay, nous passons encore un petit moment autour du feu, sur lequel les enfants pourront faire griller des marshmallows. Puis il est grand temps d’aller se glisser sous les couvertures chauffantes pour une bonne nuit de sommeil.
Vendredi 25 janvier 2019.
Le réveil est à nouveau difficile, toute les parties de nos corps qui dépassent de la couverture sont glacées. Il faut dire que nous n’avons plus vraiment l’habitude de températures aussi basses.
Nous rejoignons la salle commune pour le petit déjeuner, nous avons droit à 5 crêpes par personne. Miam!
Un petit tour en taxi et nous revoilà à Sa Pa. nous avions réservé un trek dans les rizières, mais la météo du jour n’ai pas bonne. Le brouillard est encore très présent. Nous négocions donc avec notre guide Chai pour changer d’itinéraire, qui devait nous faire redescendre dans la vallée, pour aller plus haut, au soleil
Après 30min de minibus, nous arrivons à un magnifique point de vue sur une vallée, qui, elle, n’est pas dans la brume. Pour admirer la vue, dans un virage serré de route de montagne, les habitants ont fabriqué des plateformes très précaires et surtout sans protections, ni rambardes, qui pourraient éventuellement nous éviter une chute de 500m dans le vide…
Après 10 nouvelles minutes de route, nous partons enfin pour une balade. Nous empruntons un joli chemin qui descend vers une cascade. Il fait maintenant chaud, ça fait plaisir, nous pouvons enlever les pulls. Pendant la balade nous croisons plusieurs enfants Hmongs portant leur petit frère/sœur dans le dos.
Soudain, la première difficulté du parcours se montre devant nous: il faut traverser une rivière en marchant sur des rochers glissants. Ce n’est pas forcément évident. La guide passe avec Juliette, moi avec Thomas sur les épaules, Marie passe bien, mais ma mère posera un pied dans l’eau. Elle en sera pour marcher avec une chaussure mouillée le reste de la balade.
Nous continuons notre chemin le long de la rivière, c’est beau et calme. Nous pourrons admirer plusieurs cascades sur le chemin, des petites et surtout une plus grande, la love waterfall. Selon la légende, un jeune couple dont les familles s’opposaient à leur union car de tribus différentes, se jetèrent du haut de la cascade. Le « Roméo et Juliette » vietnamien, en somme.
La balade étant une boucle, après être bien descendu, il nous faut maintenant remonter, arf. Ça sera rude. Je prends de l’avance, toujours avec Thom qui s’est endormi sur mes épaules. J’arrive en premier et couche directement le petit dans le minibus, s’en qu’il ne se réveille. Je vais attendre les autres un bon bout de temps. A noter que Juliette est de plus en plus à l’aise avec les randonnées et ne se plaint plus du tout comme au début du voyage, il lui arrive même de courir car elle trouve que ça ne va pas assez vite. Championne!
Nous roulons quelques kilomètres jusqu’à la grosse cascade. La balade commence à son pied et nous devons la remonter, en fait, il ne faut monter que des escaliers. Ça monte bien et au bout de 10 minutes, nous arrivons au point de vue. C’est magnifique, le vert de la végétation luxuriante, conjugué au bleu éclatant du ciel, rend la vue exceptionnelle. La guide nous raconte que le sommet de la cascade culmine à 500m au dessus de nous, mais nous avons du mal à le croire, on penche plutôt pour une centaine de mètres.
Après cette dernière balade, la guide nous montre tous les « stands » au bord de la route et nous explique l’utilité, souvent, médicinale, de toutes les racines vendues ici. On voit de magnifiques et grandes orchidées vendues très chères aux vietnamiens d’après les dire de notre guide qui elle est Hmong. Les Hmongs sont les représentants d’un groupe ethnique originaire du sud de la Chine et présents dans le nord du Vietnam et du Laos. Ils sont déclarés au niveau de l’état en tant que Hmong et non vietnamiens. Chai nous expliquera pas mal de choses sur les règles appliquées au niveau des unions par exemple. Lorsqu’une femme hmong épouse un homme issu d’un autre « sous-groupe », elle doit quitter son village pour rejoindre celui de son mari, et sera déclarée ne faisant plus partie de son groupe initial au niveau de l’état. Elles portent aussi des habits traditionnels et ce sont de sacrés bout de femmes qui parcours un nombre impressionnant de kilomètres par jour avec leur paniers parfois bien chargés sur le dos! Je parle essentiellement des femmes car c’est elles qu’on croise partout qui proposent des treks et qui vendent leur artisanat dans la rue. Les hommes travaillent dans les champs, sur les routes et pour notre guide c’est son mari qui s’occupe de leurs enfants. Du fait de son travail de guide elle part faire des treks de plusieurs jours très régulièrement et passe peu de temps chez elle.
De retour en ville, nous visitons rapidement, le marché, qui n’a rien d’exceptionnel. Après plusieurs mois en Asie, pour nous les marchés se ressemblent tous. Nous allons ensuite manger dans la cantine du marché, noodle soup pour tout le monde! Un délice!
Nous marchons encore un peu, pour rejoindre l’autre bout de la ville et disons au revoir à notre guide. Après un bon café, nous reprenons le chemin de la vallée et du homestay.
Arrivés au fond de la vallée, je lache les autres pour finir le chemin à pied, et faire un peu de drone. Mon père, Thomas et Marie se joignent finalement à moi. Nous marchons plusieurs kilomètres dans les rizières pour rejoindre le homestay et grâce à cela, découvrons un super petit bar à 200m de chez nous!
Le temps d’aller chercher ma mère et Juliette, et nous y retournons prendre l’apéro, au chaud, près de la cheminée (jamais je n’aurais imaginé dire ça d’un voyage en Asie). Nous rentrons tout juste pour l’heure du repas au homestay. Nous allons le partager avec 2 néerlandaises et une canadienne arrivées la veille. Le repas sera une nouvelle fois gargantuesque et même à 9, nous n’arrivons pas à tout finir. Nous goûterons du vin de riz à l’an fin du repas. Suite à ça, nous allons passer notre dernière nuit dans le froid, mais sous les couvertures chauffantes.
Samedi 26 janvier 2019.
On a finalement tous bien dormi, et après un rapide petit déjeuner, nous empruntons une dernière fois la route de la mort pour regagner Sa Pa est prendre le bus.
C’est à nouveau un bus couchette, mais de jour cette fois ci. Le trajet dure plus de 5h. Tout le long de la descente vers Lao Cai, la grosse ville de la vallée, le bus serpente sur des routes étroites et sinueuses. Nous pouvons admirer les rizières au soleil, dommage que nous n’avions pas le même temps les jours précédent. Dans la vallée, nous passons à 3 kilomètres de la frontière chinoise.
Quand nous arrivons à Hanoï, il fait déjà nuit, nous avons un peu de mal à trouver un taxi qui nous emmènera à notre hôtel car c’est l’heure de pointe. Pour l’hôtel, justement, cette fois ci, nous avons bien choisi, pour être confortables et proche du centre. Cerise sur le gâteau, l’hôtel n’est pas cher et propre ! Nous sortons rapidement manger car nous nous avons sauté le repas de midi.
Dimanche 27 janvier 2019.
Aujourd’hui nous repartons à la découverte d’Hanoi, nous allons suivre l’itinéraire de promenade proposé par le Lonely Planet. Nous allons nous diriger vers le lac Hoan Kiel et le petit temple Ngoc Son. Mais sur le chemin, se dresse un obstacle de taille, et nous ne pourrons pas y échapper! Une rue du centre, à côté du lac, est piétonne, et pleine de petites voitures électriques pour les enfants. Ça ne loupe pas, les enfants veulent en faire. Juliette choisira un gros 4*4 et Thomas sera aux anges de pouvoir monter dans une pelleteuse. Il sera difficile de les arracher à ces jouets, mais il faut bien continuer. 
Puis nous continuons notre petit chemin conseillé par le guide. On passe dans des rues très différentes, représentant chacune un corps de métier ou encore par des petits marchés de rue. Il est déjà midi et nous trouvons une nouvelle fois un resto typique où déjeuner. On divise ensuite le groupe, je vais faire la sieste avec Thomas pendant que les autres continuent à se balader dans le quartier de l’hôtel. Au réveil de Thomas, nous allons prendre une crêpe dans le café en face de l’hôtel.
Nous flânons encore un peu dans la vielle ville et à la nuit tombée, nous retournons au bord du lac pour prendre un verre sur une terrasse en hauteur. Puis, juste à côté, nous allons faire un festin dans un petit restaurant de nouilles.
Lundi 28 janvier 2019.
Mes parents repartent déjà aujourd’hui, leur vol part en fin d’après-midi. Alors pour ce dernière jour, encore un peu de flanage dans la vieille ville et un bon restaurant à midi.
Après le repas, nous marchons le long du palais présidentiel et allons voir le mausolée d’Ho Chin Minh, impressionnant bâtiment cubique. On sent bien l’influence de l’architecture soviétique. Le mausolée domine une grande esplanade vide, sur laquelle on image bien les impressionnants défilés militaires.
De retour à l’hôtel, les parents finalisent leurs bagages et nous achetons encore 2-3 vestes North Face contrefaites. Ça peut toujours servir une fois rentrer en France… Les grands parents sont tristes de quitter les enfants et le Vietnam. Ils prennent le taxi pour l’aéroport alors que nous, nous nous dirigeons vers le théâtre pour assister au spectacle des « Water Puppets ». Il s’agit de d’un spectacle de marionnettes qui se passe dans l’eau. Le cadre est cosy et intimiste. Des musiciens jouent la bande son du spectacle en live depuis les cotés de la scène. La lumière s’éteint et le spectacle commence! Les enfants sont scotchés! Les marionnettes, de grande taille, sortent de l’eau, chantent, dansent et virevoltent devant nous, dans un petit bassin. Le spectacle est haut en couleurs, les mouvements sont rapides, il y a de l’action. Et même des dragons qui sortent de l’eau et crachent du feu!
Après une petite heure de spectacle, composé de 12 scènes, le rideau tombe et les marionnettistes sortent de l’ombre, les enfants applaudissent avec enthousiasme. Ils ont vraiment apprécié ce show, même s’ils n’ont rien compris, et nous non plus, car les voix sont uniquement en vietnamien. Il n’y avait d’ailleurs quasiment que des adultes dans la salle. Mais le spectacle se laisse agréablement regarder, même par les grands. Puis nous flanons a nouveau en ville et passons par la rue du train… mais toujours pas de train…
Après un dernier repas délicieux dans un petit boui-boui, nous regagnons l’hôtel pour une dernière nuit. Le lendemain, nous quitterons à notre tour le Vietnam, direction le Laos! 🇱🇦 Nous ne savions pas quand placer le Laos dans notre itinéraire, ça coinçait un peu à chaque fois. Mais comme nous sommes allés un peu plus vite que prévu dans notre traversée du Vietnam, nous avons choisi, sur un coup de tête, de prendre l’avion jusqu’à Luang Prabang pour inscrire un 5e pays à notre tableau de chasse.
