Myanmar

Inle Lake – Le grand bleu

Démanche 18 novembre 2018. Grasse matinée aujourd’hui. Enfin, grasse matinée, ici, ça veut dire se lever à 8h au plus tard. Nous n’avons pas d’urgence pour rejoindre notre prochaine destination, la ville de Nyaungshwe, sur les rives du lac Inle.

Apres un bon petit-déjeuner, nous prenons le taxi pour 1h30 de route. Nous aurions pu reprendre le slow train jusqu’à Nyaungshwe (annoncé pour 4h pour 35km…), mais ça va, merci. Pour descendre de la montagne, la route est sinueuse et surtout, en très mauvais état. Des travaux d’élargissement sont en cours et l’état de la route alterne entre très large et bien refaite ou simili piste terreuse très étroite. Parfois on ne vois plus à 20m et les camions qui arrivent en face, tellement les véhicules soulèvent de poussière. Notre chauffeur, voulant sans doute économiser sa clim, passera son temps à descendre et monter les fenêtres pour aérer la voiture et éviter que la poussière ne rentre. 

Ce trajet nous aura permis d’observer le processus de fabrication des routes birmanes. Il est pour le moins archaïque. Des pelleteuses creusent la montagne pour élargir la voie. Les grosses pierres sont arrachées de la parois par des types accrochés par des cordes au sommet et qui les font bouger au marteau piqueur. La roche arrachée est transportée sur des sites de concassage installés temporairement tous les 2-3 kilomètres. Le gravier obtenu est renvoyé sur le site de construction. Mais le plus étonnant reste la construction de la route elle-même. Des ouvriers commencent par placer à la main, des gros cailloux d’une dizaine de centimètres sur le fond, mais de manière visiblement très méticuleuse. Puis, des ouvrières viennent déverser à la queue leu leu le gravier avec des sortes de petits plateaux en osier, dans lesquels il ne doit pas y avoir plus de 5kg. Un rouleau compresseur aplati le tout. Ensuite, sur le bord de la route, d’autres ouvriers préparent le goudron dans des barils de pétrole, couchés, découpés en demi cylindre et collés les uns aux autres. Un feu est allumé dessous pour préparer la mixture noire et odorante qui embaume notre trajet depuis des kilomètres. Le plus drôle, c’est l’étape suivante. L’épandage du goudron se fait par un ouvrier muni d’un arrosoir et qui cours sur la route pour le reprendre en faisant des aller-retours et le tout par 35  degrés. En ayant vu ça, je comprends mieux, l’état désastreux des routes du pays.

Voilà, cet interlude, Superstructure, constructions de l’extrême est terminé.

A dix minutes de l’arrivée, alors que la route est très mauvaise, Thomas, qui dormait, se réveille, se redresse et… vomit sur Marie! Décidément, elle n’est pas vernie. Le chauffeur de taxi, ne ralentira pas et ne se montrera pas gêné par ce qui vient de se passer. Marie aura bien géré et aura tout pris sur elle.

Arrivés à l’hôtel, encore sur le parking, je demande tout de suite des serviettes pour éponger les 2 tout sâles. Puis, on nous amène à notre chambre. C’est une bonne surprise, elle est immense, douche et baignoire, et 3 grands lits simples que nous collerons ensemble pour en faire le plus grand lit du monde.

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Les petits ont besoin d’une sieste. Nous aussi d’ailleurs! Nous nous réveillons tard et nous dépêchons maintenant pour essayer de voir le coucher de soleil. La réception de l’hôtel nous appelle un gros tuk tuk qui va nous emmener sur les collines bordants le lac, dans un domaine viticole qui possède une magnifique terrasse avec une vue imprenable, surplombant la vallée et le Nord du lac.

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Nous arrivons juste à temps et nous commandons 2 verres de vin pour admirer le coucher de soleil. On ne nous avait pas menti. C’est splendide, les couleurs sont magnifiques. Pendant de longues minutes on voit descendre le soleil pour finalement aller se cacher derrière les montagnes de l’autre côté du lac. Jusqu’à la tombée de la nuit, le ciel ne cessera de changer de ton, passant de l’orange au bleu nuit.

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Quand tout à coup, les moustiques sont arrivés. Mais par centaines! On a pas compris ce qui se passait. Tous les clients présents sur la terrasse, nous compris, ont commencé à gesticuler dans tous les sens pour repousser ces attaques sanguinaires. Marie a rapidement sorti son anti-moustique corrosif pour en badigeonner les enfants, mais rien n’y a fait, c’est sales bêtes étaient coriaces. On l’a vite compris, quand la quasi totalité des clients s’est enfuit. Nous en avons donc fait de même et regagné notre tuk tuk pour redescendre dans la vallée à Nyaungshwe.

Lundi 19 novembre 2018. Ce matin nous avons réservé un bateau, ou plutôt une longue barque de 10m de long, pour passer la journée sur le lac. Le lac Inle est situé à 880m d’altitude, il s’étend tout en longueur du Nord au Sud sur 22km de long et est assez étroit. Mais la plus grosse particularité du lac est qu’il a une profondeur moyenne d’1,5m pour 3,7m à son point le plus profond. 

Notre pilote vient nous récupérer à l’hôtel pour nous emmener au ponton situé à 20m de marche. Il imprime un rythme de marche assez rapide. Doucement bonhomme, on a deux enfants avec nous! Il se calmera au bout de 5 minutes quand il aura du s’arrêter deux fois pour nous attendre. Nous arrivons donc au bateau. Des sièges sont installés les uns derrière les autres, et des gilets de sauvetage à disposition, si jamais. Nous ne les avons pas mis (parents indignes), et n’avons croisé quasi personne avec. Ils nous ont servi de coussins supplémentaires pour faire dormir Thomas.

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Nous sortons doucement du chenal qui relie Nyaungshwe au lac pour arriver sur cette grande étendue d’eau. Le ciel se reflète à merveille dans l’eau. Nous avons encore une fois la chance d’avoir un temps parfait. Le ciel semble se confondre avec l’eau à l’horizon. C’est en fait une illusion d’optique, car l’eau en réalité, et plutôt brune/vaseuse et de très nombreuses algues affleurent à la surface. Cela n’enlève rien à la beauté du lieu, car depuis le bateau c’est magnifique. Nous avançons à bonne allure vers le Sud et croisons les pêcheurs en tenue traditionnelle qui nous font leur démonstration ou danse sur un pied. On a compris plus tard, qu’il ne sont pas du tout pécheurs mais de simples acteurs pour que les touristes puissent ramener LA belle photo.

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Les vrais pêcheurs, on les a croisé plus loin et ils pêchent vraiment sans faire toutes sortes d’acrobaties. Après une bonne demi-heure, nous arrivons aux jardins flottants. En effet, tout le centre Ouest du lac est réservé à l’agriculture flottante. C’est assez impressionnant. De longues îles flottantes, de plusieurs dizaines de mètres de long sur 1m de large et 1m de profond, s’étendant à perte de vue, flottent et servent de support notamment à des plans de tomates.

Nous reprenons notre route et admirons toujours la beauté de l’eau. Il est bientôt midi et notre capitaine nous propose d’aller manger sur l’un des nombreux restaurants flottants. Celui où nous débarquons est superbe, la carte donne envie. Ça sera fish’n chips pour les enfants et poissons du lac grillés dans une feuille de bananier pour les adultes. Un délice! Cette petite pause était la bienvenue car nous commencions à cramer sur le bateau et les petits avaient besoin de se dégourdir les jambes. Dans le restaurant, ils trouveront tout un tas d’instruments traditionnels avec lesquels jouer. J’avoue que j’étais un peu nerveux à les voir faire, le patron aussi, mais nous sommes repartis sans que rien se soit cassé. Presque un miracle, vu la vigueur avec laquelle Thomas tambourinait parfois.

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Repartis sur le bateau, l’après-midi est consacrée à la visite des ateliers de savoir-faire traditionnels. On nous emmène donc dans un village flottant et de maison en maison pour découvrir divers ateliers. On commence avec la fabrique d’argent. Provenant des mines des montagnes surplombants le lac, l’argent est extrait ici et façonné en bijoux divers. Juliette est folle et veux acheter tous les colliers. Puis nous arrivons à l’atelier de fabrication de soie de lotus, transformée ici en vêtements en tout genre.

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S’en suivra la visite aux femmes girafes et d’une pagode flottante. Le point commun entre toutes visites, c’est la dernière pièce, le stand souvenirs ! Ça en devenait drôle. Car les ateliers étaient dans leur jus, les ouvriers travaillaient dans la poussière sur des machines centenaires, éclairés par de vieilles lampes, mais le magasin était systématiquement étincelant et acceptait toujours la carte, alors qu’en ville il fallait se lever tôt pour trouver un endroit l’acceptant. Même notre hôtel, plutôt moyenne gamme, ne l’acceptait pas. 

Après toutes ces visites, il est temps de rebrousser chemin et de remonter le lac, cela nous prendra plus d’une heure, avec quelques stops pour prendre de belles photos, et toujours admirer le lac et les montagnes qui l’entourent.

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Après la marche retour, nous décidons de retourner dans les vignes comme la veille pour prendre l’apéro, manger et profiter du coucher de soleil, encore plus beau que la veille.

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Fort de notre expérience, nous partirons avant tous le monde et avant l’arrivée des moustiques. Sur le retour, dans le noir, nous inciterons notre tuk tuk à s’arrêter pour aider 2 touristes allemands âgés, en panne de vélo et qui nous faisaient de grands signes. Le temps de charger les vélos nous étions déjà envahis par les moustiques. Nous nous couchons tôt, car demain réveil à 5h pour aller voir le lever de soleil sur le lac.

Mardi 20 novembre 2018. Étonnamment, le réveil ne sera pas trop difficile, même pour les enfants. Notre capitaine nous attend déjà pour nous escorter jusqu’à l’embarcadère. Il fait encore nuit, mais la ville est déjà en ébullition, le marché jouxtant notre hôtel fourmille déjà.

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Nous partons sur le lac, il n’y a pas grand monde, mais les acteurs/pêcheurs sont déjà là! Arrivés au milieu du lac, nous coupons le moteur pour admirer la vue et nous laisser dériver. Ces moteurs sont extrêmement bruyants et quand enfin ils s’arrêtent, c’est une vraie caresse pour les oreilles.

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Malheureusement, je crois que nous sommes maudits des levers de soleil. Alors que le temps était complètement dégagé 30 minutes auparavant, l’humidité des flancs de la montagne est soudainement sortie et nous a bouché le vue du soleil. Damned!

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Après avoir dérivé presque une heure nous continuons notre route vers le Sud du lac, nous allons loin et remontons un des affluents. Nous arrivons à Indein pour visiter un ensemble de stupas. Il doit y en avoir des centaines. Pour y aller nous prenons 2 motos taxis conduites par des jeunes qui n’auraient pas le droit de conduire en France. Le lieu n’est pas fameux, et ça ne sent pas bon. Logique le lieu est infesté de chiens errants qui font leur besoin dans tous les coins. Nous ne nous attardons pas, retournons au bateau et repartons vers le Nord. Nous rentrons en ville juste à l’heure pour le repas de midi.

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L’après-midi sera consacré à la sieste et à la visite du marché. Nous allons ensuite prendre l’apéro sur un rooftop, d’où j’appellerai les collègues pour prendre de leurs nouvelles. Nous rencontrons deux jeunes niçois, qui arrivent tout juste de Kalaw, mais à pied, en trois jours. Ce trek m’aurait bien plus, mais sans les enfants. Nous dînons ensuite au restaurant. Les enfants, étants complètement HS de leur réveil matinal, rendrons ce succulent repas quelque peu difficile. Thomas sera particulièrement bruyant, mais le shan style fried rice with pork, restera un de mes plats préférés. Marie: et pour moi les « shan noodles » à la cacahuète…! Nous tomberons comme des mouches ce soir-là.

Mardi 21 novembre 2018. Ce matin, pas de pression, nous partons dans l’après-midi. Ce qu’il y a de bien en Asie, c’est qu’il n’y a pas besoin de mettre de réveil. D’une part parce qu’il y a rarement des rideaux assez occultants pour cacher la lumière du jour, et d’autre part, il y aura toujours plusieurs défilés de sonos à fond dans la rue. On traine, on range, Juliette fait de l’école. J’en profite également pour retourner au marché pour que Juliette puisse regarder les robes et les bijoux et acheter quelques friandises. A midi nous retournons dans le restaurant de la veille tester d’autres plats, encore une fois succulents. Puis direction l’aéroport. Nous partons de Heho pour Yangon, avec le même petit avion à hélice que la dernière fois. Nous sommes en avance et l’avion a 1h de retard. Les enfants sont impatient et il fait chaud. Les contrôles de sécurité sont ridicules voir inexistants. L’écran du scanner à rayons X était même éteint…

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Thomas aura  même le droit de jouer avec le détecteur à métaux. L’accès à la piste n’étant pas fermé, j’en profite pour m’y rendre et prendre des photos et m’approcher des avions… jusqu’à me faire déloger par un policier pour le moins agressif. Il m’a aboyé dessus d’une telle force que j’ai bien cru qu’il allait m’en mettre une. Il fera d’ailleurs rentrer tout le monde et condamnera les sorties. Désolé pour les autres voyageurs qui n’auront plus pu profiter de l’extérieur de l’aéroport par ma faute. Et c’est face à un magnifique coucher de soleil que nous embarquons dans l’avion.

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Le vol durera une heure. J’appréhende le retour dans la grande ville et son ébullition après plus de 2 semaines très calmes. Au final plus de peur que de mal, nous retrouvons notre Guesthouse de l’aller, avec une meilleure chambre et retournons dans un super restaurant pour finir en beauté la première grande étape de notre voyage.

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Mercredi 22 novembre 2018. C’est un peu tristes que nous nous apprêtons à nous diriger vers l’aéroport pour quitter le Myanmar. La découverte de ce pays fut véritablement une très bonne surprise. Alors que j’appréhendais un peu le côté fermé de ce pays, nous avons en fait découvert un pays très accueillant et accessible. Nous sommes à la saison haute et il n’y a pas grand monde, et c’est très agréable. Les birmans sont des crèmes. Toujours souriants et serviables. Le fait de voyager avec des enfants a été un véritable plus car un vrai appeau à sourires et rencontres. A l’image des khmers, les birmans se plient en 4 pour s’occuper des enfants. Définitivement, pour le Myanmar, c’est un grand oui!! Mais ça, j’y reviendrai plus longuement dans un article compte-rendu sur le pays.

Nous prendrons l’avion direction le Nord de la Thaïlande et Chiang Mai, une petite heure de vol (oui, on a payé un peu plus cher pour ne pas faire 14h de bus à travers la montagne et s’épargner le difficile passage de la frontière terrestre avec la Thaïlande).

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3 Comments

  • Reply
    Eric Schneider
    25 novembre 2018 at 18 h 44 min

    Hannn c’est des acteurs ! Je me suis toujours demandé comment autant de voyageurs arrivaient à shooter aussi bien ces « pêcheurs »

    J’ai bien envie de manger des Shan Noodles maintenant. Je vote pour plus de photo de bouffe sur le blog ou Instagram 😉

    • Reply
      Guillaume
      26 novembre 2018 at 2 h 54 min

      On va essayer, hier soir encore on a manger un festin au marché, mais entre les enfants et les mains toutes salles, c’était impossible de faire une photo.

  • Reply
    PAULETTE ET ANDRE KASSER
    27 novembre 2018 at 15 h 41 min

    CHERS MARIE, GUILLAUME ET LES ENFANTS,

    …. je viens de lire les articles et commentaires de votre blog et vous souhaite
    un MERVEILLEUX VOYAGE

    Je vous embrasse
    PAULETTE

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