Laos

Les 4000 iles

Mardi 12 février 2019

Il est 8 heures lorsque notre pickup vient nous chercher à l’hôtel. Nous faisons environ une heure de vas-et-viens géographiquement illogiques dans la ville de Pakse pour chercher tous les différents passagers et remplir le mini bus. Puis nous nous dirigeons enfin vers la « grosse route » qui descendu vers l’extre Sud du Laos.

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La route est très mauvaise, le minivan dépose les gens voulant se rendre à la frontière du Cambodge avant de nous déposer à Nakasong sur les coups de midi. Il fait une chaleur écrasante et nous attendons environ un quart d’heure en plein caniard notre grosse barque qui doit nous faire traverser le Mékong et rejoindre l’île de Don Det.

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L’île de Don Det est une des « 4000 îles » qui donne son nom à cette région de l’extrême sud du Laos. Le Mekong marque aussi ici la frontière avec le Cambodge. Si, soit-disant 4000 îles composent la région, la plupart d’entre elles ne sont que des touffes de végétation sur des bancs de sable, ou des rochers. L’île de Don Det, et sa voisine Don Khone, sont les deux principales îles touristiques. Nous nous rendons à Don Det les mains dans les poches pensant trouver facilement un hébergement. Nous sortons de notre barque surchargée en bagages et passagers et commençons à marcher sur le chemin de terre qui mène vers le « sunset side ». On a très chaud, il n’y a pas d’ombre et Thomas ne veut pas marcher. C’est à tour de rôle qu’on le porte et qu’on enchaîne les guesthouse qui nous disent « ah no sorry, no have ». Arf! On abandonne le sunset side et on se rend du côté sunrise. Après une dizaine de refus, un anglais un peu étrange nous saute dessus et nous dit qu’il a deux bungalows pas cher pour nous, il nous y emmène et repart sans qu’on puisse répondre. On n’est pas trop sûr, l’endroit est vraiment miteux et on aimerait bien être dans la même chambre. Marie marche juste un peu plus loin pour voir s’il y a d’autres choses et là l’anglais rattrape Marie et commence à l’engueuler en lui disant si tu n’es pas sûre tu prends tes sacs et tu dégages !! Du coup, énervés on repart direct!

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On fatigue, les enfants aussi, on continue tant bien de que mal vers le sud, en traînant les bagages et les enfants. 300 mètres plus loin, nos t-shirts ont maintenant fusionné avec notre peau, en passant devant un établissement pas très engageant, une dame nous interpelle. Elle nous propose de rajouter deux matelas au sol pour les enfants. La chambre ne donne pas directement sur la rivière mais son restaurant oui alors on décide de rester là. C’était ça, ou nous écrouler d’épuisement 50m plus loin.

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La dame est sympa et nous propose la chambre à 10$. Bon, par contre, c’est du super miteux! La chambre est sale, les murs ne sont qu’une plaque de placo qui tient en équilibre et qui contient des gros trous vaguement rebouchés avec des sachets en plastique. Il est 14 heures et il fait environ 45 degrés dans la chambre. Nous allons nous installés en face dans le restaurant de Mama Piang (la fameuse dame) et on se demande bien ce qu’on fait là.

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C’est tout aussi sâle dans le restaurant, il y a de la poussière partout sur les coussins, sur les tables et comme d’habitude une grosse odeur de brûlée qui provient des feux allumés pour brûler les déchets. Même la canette de bière est recouverte d’une fine pellicule de boue. Notre sentiment mitigé ne durera pas longtemps car nous nous fondons rapidement dans l’ambiance de Don Det, à savoir la relaxitude laotienne à l’extreme. Nous commandons à manger, nous nous vautrons sur les matelas installés par terre, Mama Piang aussi!!?? Très vite Thomas s’endort et Mama Piang part en cuisine. Les plats qu’elle nous cuisine avec son mari sont bons, nous passons une bonne partie de l’après-midi affalés.

Une fois Thomas réveillé, on se motive quand même pour aller voir le coucher de soleil de l’autre côté de l’île. Nous trouvons un bar où nous allons à nouveau nous vautrer et admirer le magnifique coucher du soleil (j’en fait pas des tonnes, parce que niveau coucher de soleil, on est devenus super exigeants!).

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Nous rentrons dans le noir, le petit chemin de terre n’est pas éclairé, c’est un peu glauque. Nous nous arrêtons pour manger quelque part en chemin et dérangeons la serveuse dans son visionnage de vidéos. Puis nous regagnons notre chambre. Il fait toujours aussi chaud, la chambre est un four. Mama Piang est sympa et nous file un ventilateur supplémentaire. Ça ne sera pas du luxe. On dormira même avec les fenêtres ouvertes. Heureusement, et bizarrement même, il n’y a pas de moustiques ici. Le sud du Laos étant pourtant une des régions les plus à risque paludéen que nous traversons. La nuit sera tout de même agréable.

Mercredi 13 février 2019

Nous nous réveillons tranquillement ce matin avec le lever du soleil (ben, oui, les fenêtres ouvertes…) et le chant habituel des coqs. Thomas n’est pas trop trop bien, il a un peu de fièvre. Nous allons prendre un petit déjeuner en face, Mama (comme elle nous demande de l’appeler) nous prépare des crêpes au chocolat et sera aux petits soins avec Thomas, elle nous donnera des patch’s réfrigérés pour essayer de faire baisser la fièvre.

Mama est adorable et plutôt fofolle (le nom de son établissement est « Crazy Mama Piang » d’ailleurs). On se rend vite compte que dans le restaurant il y a toute sa vie: sa cuisine, les légumes par terre, les chats, les poules et coqs se baladent, des photos souvenirs sont accrochées au mur, ses enfants vont et viennent et regardent la télé de temps à autre, etc. On se sent à l’aise et on peut faire comme chez nous. On va rester au restaurant et glander pendant pas mal de temps ce jour-là.

Marie ira se renseigner à droite et à gauche pour voir comment on peut aller voir les dauphins de l’Irrawaddy dans le coin. Elle reviendra pas trop sûre de son coup. Les agences de l’île proposent un prix exorbitant (30$/p) et le plan de Marie n’est pas beaucoup moins cher.

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Thomas commence à aller mieux après le goûter, donc on décide de se bouger pour aller voir les dauphins. On va d’abord à la « bus station » pour trouver un tuk tuk, mais il n’y a personne. Un peu plus loin un groupe d’hommes sont en train de boire un coup, Marie va les aborder pour leur demander s’il y a possibilité de nous emmener voir les dauphins, mais là plusieurs d’entre eux rigolent (mais on ne sait pas pourquoi!!) alors on repart. Et un des mecs nous rattrape pour nous dire qu’en fait il peut nous emmener à l’embarcadère mais à un prix abusé. Alors on lui dit que merci, mais non merci, pas à ce prix. Il repart…. et revient 5 minutes plus tard.

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Après une petite discussion on finit par trouver un commun accord (20$ pour nous 4!). Nous sautons dans son bateau et naviguons jusqu’à l’île de Don Khone. Arrivés sur l’île, notre nouveau copain nous emmène dans un tuk tuk. Mais, genre, le tuk tuk garé au coin d’la rue, j’en ai besoin, je le prends. Ok. Nous traversons l’île, bien jolie d’ailleurs, et Il nous dépose sur une plage et va vite discuter avec un mec dans une barque. C’est ok, il nous emmène. La barque n’est pas très grande, ni très stable. Et on se jette dans le courant du puissant Mékong!

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Les 20 minutes de navigation sont impressionnantes. On sent vraiment le fleuve nous emmener où il veut. Nous traversons des forêts inondées, remontons des petits bras, évitons des rapides et des cascades. Nous rejoignons un gros banc de sable, au milieu du fleuve. Le soleil commence à se coucher. Il n’y a que 2 autres personnes venues également contempler ce spectacle.

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Nous nous posons et attendons. A l’affût du moindre mouvement de l’eau. Il n’y a aucun bruit autre que celui du fleuve. Et enfin nous les voyons! Pendant presque une heure nous allons admirer ces beaux dauphins se laisser emmener par le courant et le remonter, juste devant nous, pour se nourrir. Tout ça, dans un décor exceptionnel. Il est temps de partir. Nous remontons dans la barque et passons encore quelques minutes avec les dauphins juste devant notre bateau, sous la lumière du soleil couchant. Un moment magique! Les enfants sont ravis, on a eu beaucoup de chance, d’autant plus que là où l’on se trouve, il y a plus que 4 dauphins qui se baladent.

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Le batelier nous pointe une forêt sur une île et nous dit que c’est le Cambodge. Ça nous fait plaisir et un pincement au cœur, d’être si près de ce pays dont on est tombés amoureux en 2011, et dans lequel nous étions encore il y a 3 mois.

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Une fois arrivés à l’embarcadère, on retraverse l’île de Don Khone et admirons la couleur rouge du soleil en train de disparaître, tout au long de la route qui nous ramène sur notre île. Nous rentrons ensuite chez Mama, son mari nous dit qu’on a payé trop cher, mais c’est pas grave on a vécu un super moment!

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On décide ensuite d’aller manger dans un resto recommandé par le lonely planet (établissement géré par un couple de suisses). L’endroit est un peu comme partout, des coussins pour se vautrer mais tout est beaucoup plus clean. On s’installe, commande à boire, je pars au toilettes, et là les enfants font un peu de bruit (comme des enfants peuvent faire) et là le type vient direct chez Marie lui dire « Est-ce qu’il vont être calmes ? Car je ne veux pas que les autres clients soient dérangés. », là Marie lui fait comprendre que ben, on fait de notre mieux. Lorsque je reviens Marie est énervée et ne veut pas rester manger là, alors j’insiste et lui dit qu’on s’en fout!! Alors on reste, les enfants seront calmes, et le gérant fera quand même la remarque qu’ils étaient sages… C’est juste pour dire que durant nos mois de voyage en Asie du Sud-Est, les locaux nous ont toujours accueillis avec le sourire et n’ont jamais paru embêtés par la présence des enfants. Bien au contraire! Les seules et rares fois qu’on a eu des remarques ou des regards agacés les gens été des occidentaux. On rentre passer une fin de soirée avec Mama, puis on rentre se coucher.

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Jeudi 14 février 2019

Ce matin nous repartons déjà de Don Det. Après un petit-déjeuner copieux nous préparons nos sacs et disons aurevoir à Mama qui nous prend dans ses bras et nous offre à chacun un bracelet de « good luck ». C’est marrant, on entend partout des gens nous souhaiter « good luck » ici dans le sud du Laos. Ça nous rappelle le Cambodge où les gens le disent tout le temps.

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Nous partons vers l’embarcadère qui nous emmènera vers Nakasong pour qu’on puisse rejoindre l’aire de mini-bus. On est agréablement surpris d’avoir un minibus tout récent et surtout non surchargé pour une fois! Le voyage est beaucoup plus confortable et au bout de 2 heures 30 nous voilà déjà de retour sur Paksé. On dépose nos affaires et partons vers notre cantine prendre un petit goûter. Nous y reviendrons le soir et recroisons la classe de jeunes alsaciens avec leurs profs. Eux aussi ont fait la même route que nous vers les 4000 îles et repartent comme nous le lendemain, vers Bangkok.

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Notre étape laotienne se termine avec un petit pincement au coeur, comme à chaque fin d’étape. Le Laos c’est l’aventure, le Laos c’est le far ouest (far est pour le coup). Le Laos nous aura beaucoup plu pour la beauté de ses paysages, la relaxitude à l’extrême des laotiens, son bon pain et tellement d’autres choses. On est heureux d’être arrivés à visiter le pays, qui nous semblait être le plus difficile à envisager avec les Têtes Blondes, et en plus d’y avoir vécu tellement de moments exceptionnels.

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